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novembre 21, 2017 by Jerome Cid

Suite à notre dernier article sur la politique au Kosovo, beaucoup de choses ont changé, l’occasion pour nous de revenir sur le sujet suite aux élections municipales du dimanche 19 novembre.

La dernière fois que nous nous sommes intéressés à la politique kosovare, le pays cherchait à former un gouvernement sans majorité parlementaire. Depuis, beaucoup de choses ont changé : le PDK, parti démocratique du Kosovo, du président Hashim Thaçi, a finalement trouvé un accord avec l’AAK, l’alliance pour le futur du Kosovo, de Ramush Haradinaj. Ce dernier est ainsi devenu premier ministre du Kosovo, poste qu’il avait occupé il y a 12 ans.

  • hashim thaci 200x300 1
    Hashim Thaçi Crédit : Suhejlo/Wikimedia/CC 3.0
  • Isa Mustafa 200x300 1
    Isa Mustafa Crédit : Gouv. du Kosovo/Domaine public
  • ramush haradinaj 200x300 1
    Ramush Haradinaj Crédit: FCO/Flickr/OGL 1.0
  • Albin Kurti 2017 200x300 1
    Albin Kurti Crédit : Emetolli/Wikimedia/CC 4.0

Le scrutin municipal de dimanche dernier allait donc faire office de test, suite à une année 2017 marquée par l’incertitude politique dans le pays. Du côté des municipalités à majorité serbe, sans surprise, le parti majoritaire, soutenu par Belgrade, Srpska Lista, l’emporte. Du côté des municipalités à majorité albanaise, c’est à dire la plupart du pays, les résultats, au final, ne désignent pas vraiment de vainqueurs, mais surtout un perdant, le PDK.

En effet, d’après les premiers résultats, sur les 19 municipalités du Kosovo, l’AAK en remporte 7, alors qu’aux dernières élections locales, en 2013, elle n’en avait gagné que 3. Victoire de la majorité, pourrait-on en conclure ? Pas si sûr ! Le second parti de la coalition parlementaire, le PDK, perd la plupart de ses fiefs, se contentant de 5 municipalités (contre 10 en 2013), y compris des bastions réputés imprenables comme Mitrovica Sud (au profit de l’AAK) ou Prizren, la seconde ville du pays (au profit de Vetevendosje)

Face à ce jeu de vases communicants, les oppositions parlementaires, à savoir la Ligue Démocratique du Kosovo (LDK, centre-droit), et Vetëvendosje (VV, gauche nationaliste), gagnent du terrain tout en se combattant. La LDK, ainsi, consolide son assise locale, avec 8 municipalités (contre 4 en 2013). Le plus inattendu provient cependant de Vetevendosje. Le parti avait en effet déjà crée la surprise en 2013, en emportant, contre toute attente, les élections à Prishtina, la capitale du pays. Cette année, il transforme l’essai, avec deux nouvelles municipalités, Prizren et Kamenica, tout en conservant Prishtina.

Le jeu des chaises musicales continue, Vetevendosje va-t-il y participer ?

Que retenir de ces élections ? Au final, peu de changements : malgré l’existence de beaucoup de gagnants, et d’un perdant, la tendance est toujours incertaine : la majorité et l’opposition sont toujours à égalité. Le “test” de l’opinion n’a donc pas marché, si ce n’est pour un parti, Vetevendosje.

Depuis les années 90, la politique Kosovare s’est jouée entre deux principaux blocs, qui se sont petit à petit scindés en différents partis. Pour résumer, la LDK, héritière de l’action non violente contre Belgrade d’Ibrahim Rugova, s’est opposée aux vétérans de l’UCK, l’armée de libération du Kosovo, et de ses principaux leaders, Hashim Thaci et Ramush Haradinaj, et de leurs partis politiques respectifs.

Vetevendosje est arrivé dans ce jeu en ne s’identifiant ni à l’un, ni à l’autre de ces deux pôles. D’abord anecdotiques, ses résultats aux différents scrutins sont allés de manière croissante. La conquête par VV de Prishtina en 2013 avait déjà prouvé ses capacités à rentrer dans le jeu politique au plus haut niveau. Sa nouvelle victoire dans la capitale, et les villes symboliques que le mouvement a remporté cette année prouvent qu’il occupe désormais une place prépondérante dans la vie politique Kosovare, à taille égale avec les trois partis historiques.

Depuis plus de quinze ans, la politique du Kosovo a consisté en une succession de coalitions entre ces trois partis, auxquels se rattachaient nombre de partis satellites, succession qui donnait l’impression d’un jeu de chaises musicales. Vetevendosje rentre désormais dans le jeu, en refusant cependant toute alliance avec les trois autres joueurs. Tant que le parti était largement minoritaire au Kosovo, cette position était facilement tenable, et permettait à VV de jouer le rôle de trublion face aux piliers que sont, ou devrions-nous dire qu’étaient le PDK, l’AAK et la LDK. Le système politico-constitutionnel kosovar ayant été conçu pour favoriser les alliances, il reste cependant à savoir si la stratégie de Vetevendosje pourra tenir alors que son accession au pouvoir est une idée de plus en plus envisageable.

(Mise à jour du 26 novembre : suite au recompte des voix à Prishtina incluant les votes par correspondance, la commission électorale a confirmé la victoire de Vetevendosje dans la capitale, à 367 voix d’écart)

Classé sous :Kosovo, Actus, Lifestyle Balisé avec :2017, aak, albin kurti, communes, elections, elections locales, elections municipales, haradinaj, hashim thaci, Kosovo, kurti, ldk, locales, municipales, pdk, prishtina, ramush haradinaj, thaci, vetevendosje

septembre 19, 2017 by Jerome Cid

L’édition 2017 de la Gay Pride de Belgrade terminée, l’heure est au bilan. Pour de nombreux commentateurs, il s’agit d’une réussite. Une opinion que ne partage pas notre correspondant local Jérôme, qui était dans le cortège.

Quatrième d’affilée : l’édition 2017 de la Gay Pride de Belgrade a été un succès… Elle est en tout cas considérée comme telle. Vue de l’extérieur, elle en a en effet tout l’air : la participation a été plus importante (tout au moins selon les organisateurs), aucun accrochage n’a eu lieu, et, cerise sur le gateau, la première ministre a pris part à la parade, une première dans l’histoire.

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Départ imminent de la Gay Pride

C’est une très belle histoire, certes. Cependant, vu de l’intérieur, les choses sont très loin d’être aussi simple. Jettons-y un coup d’oeil.

2017, c’ était pour moi la seconde couverture de la Gay Pride de Belgrade, après ma première expérience en 2016. Il est certes difficile de mesurer précisément le nombre exact de participants, mais la cuvée 2017 semblait clairement plus petite que sa précédente. Le volume de participants, au début et à la fin du cortège, était nettement plus clairsemé, la foule moins compacte… Mais bon, accordons malgré tout le bénéfice du doute aux ONG, et assumons qu’il y a eu effectivement 800-900 personnes qui se sont jointes à la manifestation, conformément à leurs affirmations.

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Les drapeaux arc-en-ciel font face au temple Saint Sava… tout un symbole

Passons maintenant à la question des violences. pour 900 participants, entre 2000 et 5000 policiers ont été déployés dans la ville. Il n’était pas question ici de seulement dévier la circulation pour faire de la place au cortège. La police était littéralement partout dans le centre ville, qui était totalement bloqué, plusieurs heures avant le début de la parade, ce qui a complètement paralysé son activité. Avec deux à cinq policiers par manifestant, on comprend aisément que toute violence était matériellement impossible. Un satisfecit sur cette question est totalement absurde,

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Des policiers sont postés, au cas-où
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Sur cette photo, trois lignes de policiers apparaissent : au fond, des policiers en civil, au milieu, des unités anti-émeutes, au premier plan… les hommes en noir. Aucun insigne, mais toujours en groupe, avec des talkie-walkie… impossible de savoir qui sont-ils
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Rajoutons aussi la sécurité privée, d’une charmante société répondant au nom de KGB. Ici protégeant l’artiste Alex Elektra

Venons-en à présent au plus important : la première ministre, et plus généralement aux nombreux VIP de la manifestation. C’est en fait la question centrale de la Gay Pride. Qui est Ana Brnabic ? En écoutant et lisant ce qui se dit et s’écrit à son propos, il s’agit de la première femme, et de la première personne issue des communautés LGBTQ à accéder à une fonction de chef de gouvernement en Europe du Sud-Est. Et à part ça ? En fait pas grand chose n’est dit sur son action passée, présente et future. Pour résumer, la majeure partie de son image est fondée sur ce qu’elle est, et non sur ce qu’elle fait. Par conséquent, il aurait au contraire été surprenant de ne pas la voir durant la parade, dans la mesure ou son image “de marque” est construite sur son sexe et son orientation sexuelle.

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Ana Brnabic répondant aux journalistes. Juste derrière, bien en évidence, Sinisa Mali, maire de Belgrade, qui ne bougera pas tout au long de la séance de questions-réponses à la première ministre. Des élections municipales ont lieu au printemps…

Elle n’était cependant pas la seule à prendre part à la parade. Quelques autres figures politiques locales, comme Sinisa Mali, le maire de Belgrade, ou le leader du parti Libéral Démocratique (LDP), Cedomir Jovanovic s’étaient joints, ainsi qu’un nombre important de diplomates étrangers. Pour résumer, la manifestation était “the place to be” pour tout représentant des “démocraties libérales” en Serbie.

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Sem Fabrizi, chef de la délégation de l’UE en Serbie, qui agite le drapeau arc en ciel de la Gay Pride. La scène durera moins de 30 secondes

Le lien entre le déploiement policier et les participant apparaît désormais. Il est inconcevable pour l’Etat serbe que la parade échoue, et ce quelque soit le prix à payer, vu que la communauté internationale a les yeux rivés dessus. En 2010, lorsque la Gay Pride a fini dans un bain de sang, la situation critique des communautés LGBTQ est passée sous les feux de la rampe. La parade, et plus généralement les questions gay en Serbie sont rapidement devenus des indicateurs des “progrès” de la société serbe.

Dans un tel contexte, la reprise de la Gay Pride annuelle a été percue comme un immense pas en avant. “Vous voyez, ce gouvernement serbe fait quelque chose pour les gays, nous devons les soutenir sur leur chemin vers une société moderne”, des diplomates, analystes politiques et observateurs LGBTQ extérieurs pourraient dire…

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Le seul drapeau européen que j’ai pu remarquer dans la Gay Pride

On peut par conséquent en déduire que seules quelques centaines de personnes, d’une parade déjà minuscule, participent à la Gay Pride en ayant réellement une raison de manifester, et non seulement d’indiquer un très vague soutien à la cause. À titre de rappel, Belgrade, ce sont 1 300 000 habitants (hors banlieue), et aucune autre ville de Serbie n’organise de parade. Inutile de dire que la contribution de la population serbe à l’évènement est non-existant.

De nombreuses raisons peuvent expliquer la situation. La principale reste cependant le fait qu’une très grande partie de la population est homophobe. Désolé de décevoir certains analystes, mais il s’agit là d’une réalité dans le pays : différents sondages menés entre 2012 et 2015 révèlent qu’entre 40 et 50% de la population considère toujours l’homosexualité comme une maladie. Au niveau des progrès de l’Etat serbe, l’évolution est là aussi très feutrée. Le cadre légal a beau évoluer légèrement, son application n’est qu’anecdotique. La diffamation et la discrimination des personnes issues des communautés LGBTQ n’est, en réalité, quasiment jamais poursuivie. La lecture des rapports de l’Union Européenne à ce sujet ne montre d’ailleurs quasiment aucune évolution chaque année. Je serais d’ailleurs curieux de savoir ce qu’Ana Brnabic pense des couvertures d’Informer, un tabloïd proche du président Serbe Aleksandar Vucic (vous savez, celui qui l’a nommée à son poste actuel), qui va jusqu’à utiliser l’équivalent serbe de “pédé” sur ses couvertures…

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« les pédeés marchent, les Serbes payent »… la charmante couverture du Tabloïd informer en septembre 2015. Aucune condamnation

Face à une telle situation, il est assez douloureux d’entendre certains observateurs extérieurs quand ils parlent de l’amélioration de la situation, comme par exemple le représentant de la Gay Pride d’Amsterdam, venu pour l’occasion. “Il y a besoin de temps pour que les choses évoluent”, “le progrès est énorme”, “notre premier ministre n’a jamais participé à la parade”. Il s’est même permis une remarque “vous avez parfois besoin de faire un petit pas en arrière pour aller plus loin en avant”. Se permettre de donner une telle leçon est clairement choquant dans la situation actuelle. Qu’est-ce qu’un pas en arrière lorsque l’on est en Serbie ? Revenir à la situation de la Gay Pride de 2010 ?

J’ai donc quitté cette parade avec le sentiment qu’il s’agissait d’un bon plan de com’ pour les acteurs publics qui ont investi dedans : le gouvernement serbe, et une partie de la communauté internationale. Cependant, avec quasiment aucun participant, des centaines de millers d’euros dépensés (si ce ne sont des millions), et un cortège matériellement coupé du monde qui l’entoure du fait du dispositif de sécurité, ce plan semble tout de même discutable.

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Que faire, du coup ? La réponse est difficile à trouver. Concernant la parade, cependant, d’autres solutions existent déjà : une “Gay Pride alternative” a ainsi été organisée en juin, par d’autres ONG mécontente de la parade principale. Elle était bien moins médiatisée, mais elle n’a nécessité ni appel à des milliers d’uniformes, ni provoqué de violences notables. Si la division au sein d’un mouvement social n’est jamais une bonne idée, cette seconde parade devrait peut-être amener à une réflexion sur la manière dont les acteurs publics se sont accaparés la cause LGBTQ en Serbie…

Classé sous :Serbie, Actus, Société Balisé avec :2017, ana brnabic, belgrade, beograd prajd, gay pride, homophobie, hoosexuel, lesbienne, LGBT, lgbtq, manifestation, parade, premier ministre, Serbie

août 22, 2017 by Jerome Cid

Le mois dernier, nous vous avons emmenés au festival Exit, l’un des festivals les plus réputés de la région. Nous continuons aujourd’hui notre périple avec un autre grand rassemblement musical (mais pas que), le Belgrade Beer Fest. Il est bien moins connu mais vaut-il la peine de s’y déplacer ? 

Lorsque je me suis rendu au Beer Fest cette année, j’y allais avec l’espoir de côtoyer le fin du fin de la musique serbe et internationale, en communiant avec le meilleur des mélomanes du continent…

Non, soyons sérieux, j’y suis allé pour la bière, tout comme probablement 95% des gens qui s’y sont rendus !

Les organisateurs et le nom du festival sont d’ailleurs assez clairs là dessus : il s’agit d’un festival de la bière (le plus grand des Balkans), non d’un festival de musique.

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22h, la foule se dirige vers le festival

De la bonne musique, mais toujours la même

La programmation reste donc assez limitée : les groupes qui se succèdent ont rarement percé à l’extérieur des Balkans, restent tous à peu près dans le même style (punk/rock alternatif), et ont surtout tendance à revenir d’une année sur l’autre. Des groupes comme Orthodox Celts, Goblini ou SARS participent ainsi chaque année au festival, parfois depuis très longtemps (de la création du festival en 2003 jusqu’à cet été, les Orthodox Celts sont par exemple venus 13 fois). On peut cependant noter la présence ponctuelle de guest stars internationales, comme  Asian Dub Foundation cette année.

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La scène principale, lors de la performance de Goblini, le samedi 19 août

Il faut donc s’attendre à peu de surprises sur scène. La qualité reste cependant au rendez-vous : le Beer Fest est en effet un potentiel tremplin pour de nombreux musiciens locaux, qui vont donc donner tout leur potentiel lors de leur (première) heure de gloire. Les stars du festival, elles, sont capables de produire une musique digne des standards internationaux, tout en étant politiquement engagée, chose rare habituellement sur la scène locale.

Mais revenons-en au plus important : la bière.

À la différence des pays organisant les principaux festivals de la bière, comme l’Allemagne ou la République Tchèque, la Serbie n’est pas une terre traditionnelle du houblon. Le festival laisse ainsi la part belles aux géants du secteurs, avec leurs marques locales (comme Lav, Zaječarsko ou Jelen Pivo), ou internationales. Il n’est cependant pas bien difficile de dénicher de petits stands plus intéressants, que ce soient pour goûter aux bières des petits producteurs locaux, pour le rapport qualité-prix souvent fluctuant (Kabinet, Sindikat, etc.) mais aussi des bières plus “exotiques” et assez rares en terres balkaniques, citons par exemple des productions belges comme la Gulden Draak ou la Chouffe, ou tchèques comme la Primator ou la Bernard.

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Le stand de Zaječarsko, l’une des principales bières serbes, produite dans la ville de Zaječar, dans le sud du pays
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Lorsque l’on nous a parlé de Bernard Pivo, nous nous attendions à autre chose. (Pivo, en Serbe comme en Tchèque, veut dire bière)

Abordons maintenant le nerf de la guerre : le prix. À ce sujet, je n’ai eu que des bonnes surprises. L’entrée au festival coûte… rien du tout ! Il s’agit d’une tradition (qui n’a eu qu’une seule exception en 2014), le festival est totalement libre d’accès. Quant aux consommations, bonne nouvelle là aussi : les prix sont plus que raisonnables : compter entre 120 et 200 dinars (environ 1€– 1€70) pour les bières industrielles, et environ 300 dinars (2€50) pour une bière plus « confidentielle”. En clair, les tarifs sont même légèrement moins chers qu’en ville !

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L’entrée du festival : la foule et dense, la sécurité omniprésente, mais l’attente au final très courte

Et l’ambiance, dans tout ça ? Comme on peut s’en douter, le combo bière+rock alternatif n’amène pas l’audience la plus chic. Le public reste malgré éclectique, le principal attrait n’étant pas au niveau de la musique mais de la boisson. La fourchette d’âge reste d’ailleurs impressionnante, des ados aux sexagénaires (j’ai même aperçu une poussette, mais je doute qu’elle soit venue toute seule !)

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Alors, cela vaut-il le coup de participer au Belgrade Beer Fest ? La musique est bonne, sans plus, et la bière est buvable, sans être extraordinaire. Faire le déplacement depuis l’Europe de l’Ouest pour ce festival risque donc d’être décevant. Le festival dure quatre jours, mais vous risquez de tourner en rond au bout de deux jours (à moins de finir bourré dans un fossé à la fin de la première soirée).

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Par contre, si vous passez par les Balkans à ce moment-là, vous auriez tort de ne pas rajouter cette étape dans votre voyage. Il s’agit là d’une expérience qui mérite de s’arrêter. Qui sait, vous prendrez peut-être goût au rock alternatif serbe ! (Si vous prenez goût à la Jelen Pivo, par contre, c’est que vous avez poussé le bouchon un peu trop loin).

La prochaine édition, normalement, aura lieu aux alentours du 15-20 août 2018. D’ici là, vous avez le temps de planifier votre voyage dans la région 😉

Classé sous :Serbie, Lifestyle, Musique, Société Balisé avec :2017, 2018, avis, beer, belgrade, belgrade beer fest, bière, decouvrir, fest, Festival, opinion, Serbie, visite, voyage

août 19, 2017 by Jerome Cid

À l’occasion de notre venue au festival Routes dimanche 20 août, nous revenons sur les deux dernières années de crise des réfugiés en Serbie. Aujourd’hui, nous re-publions un article d’avril 2016, écrit par Jérôme Cid suite à l’un de ses voyages à Subotica, à la frontière Serbo-Hongroise.

Avril 2015, c’était il y a un an. Je me rappelle ce voyage de Belgrade à Subotica, la dernière ville avant la frontière hongroise. Le bus est plein. En plus des voyageurs habituels — majoritairement des étudiants serbes rentrant à la maison pour le weekend — un tiers des passagers vient de bien plus loin : Syrie, Irak, Afghanistan, etc. Il s’agit de réfugiés qui se dirigent vers la Hongrie après avoir voyagé depuis les côtes grecques via ce qui sera bientôt appelé la route des Balkans.

Une fois arrivés à Subotica, la majorité des réfugiés se dirige vers la file de taxis qui attend à proximité, et disparaît rapidement alors que les voitures s’effacent dans la nuit, en direction de la frontière.

Kelebija (sur la frontière même), le jour suivant : un sentiment de bout du monde. La zone est plate. Alors que je dépasse les dernières maisons du village, je suis entouré de moins en moins d’arbres, et de plus en plus de poussières et de ruines d’il y a plus de 100 ans, du temps où la frontière n’existait pas. À quelques centaines de mètre de la, un mirador Serbe surveille les environs depuis l’époque de la guerre froide.

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Mirador serbe sur la frontière Serbo-Hongroise, Kelebija, avril 2015

Tout à coup, j’entends un bruit : à 200m de moi, j’aperçois un groupe de six à huit réfugiés sur le point d’entrer en Hongrie, loin du poste frontière légal, J’observe le mirador, où je peux voir des policiers serbes : pas une seule réaction, et les réfugiés disparaissent rapidement dans la forêt hongroise. Ils sont désormais loin.

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Réfugiés s’apprêtant à passer la frontière serbo-hongroise à Kelebija, avril 2015

Avril 2016, je suis de retour à Subotica. Officiellement, la frontière hongroise est désormais fermée (depuis septembre 2015), et la route des Balkans est désormais close (depuis février 2016). Pourtant, le bus de 19h45 que je veux prendre depuis Belgrade est plein. J’arrive finalement à obtenir l’un des derniers billets pour le car suivant. Les passagers m’y sont familiers : à nouveau ces têtes brunes et fatiguées d’hommes, femmes et enfants qui ont parcouru des centaines, des milliers de kilomètres, et qui se rendent vers la Hongrie. Alors que nous arrivons à la gare routière de Subotica, les mêmes taxis sont ici pour les transporter vers la nuit, alors que d’autres réfugiés se dirigent vers le sud de la ville. Très rapidement, ils se transforment en ombres, et disparaissent.

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Réfugiés marchant à proximité de la gare routière de Subotica, mars 2016 (Photo prise depuis un téléphone, ce qui explique la mauvaise qualité)
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Réfugiés dans un bus entre Subotica et Horgoš, mars 2016

Kelebija, le jour suivant. Un an plus tard, l’atmosphère est la même : les arbres, les ruines et le sable sont toujours là. Cette fois-ci, par contre, le lieu est réellement devenu le bout du monde, en tout au moins le bout du chemin, vu que le gouvernement hongrois a désormais construit un mur pour empêcher les réfugiés de passer. Plus aucun policier du côté serbe, mais je m’aperçois que la police hongroise suit mes faits et gestes de l’autre côté de la clôture.

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La zone frontière (matérialisée par le poteau en bois et la borne frontière blanche) sur la frontière serbo-hongroise à Kelebija, avril 2015
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Le même endroit un an plus tard, avec une clôture en plus !

Un an plus tard, de Subotica à Subotica, le silence est de retour, Durant quelques mois, la crise des réfugiés a fait la une des journaux. Mais depuis, l’Europe a résolu le problème : les frontières sont closes, et les réfugiés sont désormais renvoyés en Turquie…

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La zone frontière vue depuis les dernières maisons de Kelebija, avril 2015
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La même zone un an plus tard, avec une clôture qui est apparue ! mars 2016

Et pourtant, les demandeurs d’asile sont toujours à proximité de la frontière. Ils essayent encore et encore de passer ce mur, et certains y arrivent. Les hongrois autorisent en effet un nombre très restreint à pénétrer leur territoire chaque jour, comme l’a observé Human Rights Watch. Les autres trouvent toujours un moyen de passer… illégalement.

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Réfugiés irakiens attendant à la gare routière de Subotica, mars 2016

Les frontières sont fermées, mais les gens passent. La route des Balkans est coupée, mais les gens la prennent. L’Europe a trouvé une solution, mais la situation n’a pas changé. Cette énergie, cette peur, cette haine contre les réfugiés, mais ils continuent de voyager. Derrière tout ça, l’illusion européenne s’écroule : aucune frontière ne stoppera la crise.

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Policiers hongrois m’observant depuis l’autre côté de la frontière serbo-hongroise à Kelebija, mars 2016

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août 18, 2017 by Jerome Cid

Deux ans après le début de la crise des réfugiés, qu’en est-il ? Pour sa deuxième édition, le festival Routes, à Belgrade, va tenter d’apporter une réponse, tout en remettant sous les projecteurs une crise que beaucoup croient terminée.

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Organisé cette année conjointement par Refugee Aid Serbia (une ONG fournissant aide et assistance aux réfugiés en Serbie) et le projet Odyssey (une ONG axant son travail sur la couverture médiatique de la crise), le festival aura lieu à Belgrade le dimanche 20 août, à partir de 12h, à Dorćol Platz.

La journée sera l’occasion de présenter les questions liées à la crise des réfugiés sous différents aspects, se succèderont ainsi la projection d’un documentaire (avec la participation de Vice Magazine), des expositions photos, des débats, mais aussi des démonstrations de chants et dances traditionnels des Balkans et du Moyen Orient. Notre correspondant pour la Serbie, Jérôme Cid, exposera d’ailleurs ses clichés et fera partie du panel de discussion sur la couverture médiatique de la crise des réfugiés.

Ce sera pour nous aussi l’occasion de revenir sur cette crise, ne manquez donc pas nos prochains articles.

Pour plus d’infos, rendez-vous sur la page du festival

Classé sous :Serbie, Actus, Société Balisé avec :2017, balkans, belgrade, Crise, crise des refugies, Exposition, Festival, Réfugiés, route, route des balkans

juillet 16, 2017 by Jerome Cid

Ça y est, après 5 jours de folie, des dizaines et des dizaines de concerts et des centaines de millers de personnes foulant la forteresse, l’édition 2017 du festival Exit est finie ! Il est l’heure pour nous désormais de faire le bilan. 

Lundi matin : les derniers festivaliers quittent le site de la forteresse de Petrovaradin, les ouvriers s’attelleront bientôt à démanteler les installations gargantuesque du festival. D’ici 24h maximum, la ville de Novi Sad retrouvera son calme habituel.

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Les festivaliers se préparent à quitter le festival alors que l’aube arrive

La situation ces derniers jours était en effet surréaliste, tant le festival amène du monde dans cette ville de 340000 habitants, banlieue comprise.

Comme prévu, la session 2017 aura été celle d’un record : au total, ce sont 215000 visiteurs, d’après les organisateurs, qui se seront rendus au festival, avec des pointes à plus de 50000 personnes par nuit pour vendredi et samedi. Le festival a donc une fois de plus confirmé son statut de poids lourd des festivals, non seulement d’Europe orientale, mais aussi du continent.

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Train Novi Sad – Belgrade du dimanche matin : il est 6h, tous les festivaliers dorment

Vu de l’intérieur, est-ce qu’Exit mérite un tel succès ?

D’un pur point de vue organisationnel, la réponse est oui, sans aucun doute. En matière de programme, la performance est impressionnante : le festival est capable de rassembler des géants de l’industrie musicale mondiale, comme Jason Derulo et Alan Walker, tout en donnant sa place à des groupes et DJ’s de taille locale. Au niveau des styles musicaux représentés, la variété est tout aussi impressionnante : il est possible de passer, dans l’espace d’une nuit, d’un concert de musique traditionnelle du nord de la Serbie, avec des chanteurs comme Zvonko Bogdan, au top des tendances électro avec Kungs. Au final, il est difficile de trouver un panel aussi vaste ailleurs.

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Kungs, Exit Festival

D’un point de vue matériel, là non plus, rien à redire. Le festival est bien conçu : l’acoustique reste dans quasiment tous les cas assez bonne alors que les scènes sont parfois proches de seulement quelques dizaines de mètres. De plus, circuler entre les différentes parties du festival reste toujours possible même lors des plus fortes affluences : le parcours des festivaliers a été planifié et calculé, ce qui évite de trop gros bouchons à l’exception de la zone de la Dance Arena (dédié à l’electro). Au niveau pratique, enfin, la conception est satisfaisante : des points d’eau sont dispersés à travers le festival, les toilettes aussi, et les stands de nourriture et de boissons sont nombreux, pratiquant des prix raisonnables, y compris pour la Serbie (à titre d’exemple, compter 2,20 euros environ pour une bière).

Bref, le festival mérite-t’il sa réputation ? Oui, assurément, même s’il risque désormais de passer en surpoids.

Le géant va-t-il se transformer en ogre ?

Une impression de gigantisme incontrôlé se dégage du festival : la programmation est vaste, jusqu’à en devenir frustrante. Entre tous les groupes, il est désormais impératif de devoir faire des choix, tant les horaires de passages des artistes se chevauchent, ce qui donne le sentiment constant de rater une partie du festival. De plus, la présence de géants de l’industrie musicale mondiale vient occulter parfois la présence de petits groupes, qui ont parfois littéralement du mal à se faire entendre, relégués sur les plus petites scènes.

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Festivaliers portant des masques anti-poussière. Les dizaines de milliers de personnes marchant sur la forteresse soulèvent une quantité de poussière telle que certains sont contraints de s’en protéger

Le nombre de participants, lui aussi, est en train d’atteindre une limite critique : tôt ou tard, les capacités maximales de la forteresse seront dépassées, que ce soit au niveau de l’espace disponible, ou au niveau de la contrainte que 215000 représente sur des fondations vieilles de plus de 300 ans.

La ville de Novi Sad a d’ores et déjà, par ailleurs, atteint ses limites en matière d’hébergement : ceux-ci sont pleins à plus de 97% à en croire les données de Airbnb et Booking.com durant le week-end du festival, à des prix totalement prohibitifs. Ils se retrouvent ainsi multipliés par 3 ou 4 au cours d’Exit par rapport au reste de l’année, le tout parsemé de pratiques douteuses de la part d’une partie des hébergeurs. L’auteur de l’article en a été par exemple victime pour sa dernière nuit sur place.

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Canettes et verres de bière laissés aux abords de la forteresse, qui se transforment en poubelle géante lors de la fin du festival

Enfin, pour rester sur l’aspect financier, la question du prix du billet va aussi de plus en plus se poser. Les tarifs sont de plus en plus élevés : il fallait ainsi, par exemple, compter plus de 120 euros pour un passe 4 jours pour le festival, au tarif préférentiel réservé aux ressortissants serbes. Dans un pays ou le salaire moyen est inférieur à 400 euros, la pilule reste difficile à avaler. Au vu de ce qui est proposé dans le festival, on en a clairement pour son argent. Le souci, c’est qu’Exit, à s’étendre autant, risque de proposer, au final, beaucoup plus que ce qu’un festivalier pourra et voudra voir en quelques nuits.

Pour résumer : profitez du festival, il mérite de faire le trajet vers Novi Sad, et de découvrir son ambiance tant qu’il en est encore temps ! C’est par ailleurs une très bonne occasion de découvrir la région, qui a bien d’autres ressources à proposer !

Et à nos confrères des médias français : qu’attendez-vous pour faire la couverture d’Exit ? En effet, d’après le service presse d’Exit, Hajde, avec l’agence SIPA, étaient les deux seuls français présents. Il a pourtant de quoi intéresser l’audience…

Photos : J.Cid

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juillet 4, 2017 by Jerome Cid

À quelques jours du début du festival Exit, les préparatifs vont bon train sur la forteresse de Petrovaradin, qui accueillera les premiers concerts dès mercredi soir. Nous nous sommes rendus sur place samedi pour vous. 

Au niveau communication, cela fait longtemps que le festival a commencé : les ventes de billets ont commencé dès la fin 2016, et elle se sont accompagnées d’une stratégie publicitaire de plus en plus forte. Les affiches ont fleuri à travers le pays, les sponsors ont associé le logo Exit à leurs marques, et Novi Sad s’est parée du rouge et blanc du festival.

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Il faut dire que le festival et Novi Sad en général jouent gros. Le festival accueille chaque année environ 200000 personnes. Pour une ville de 340000 habitants, banlieue comprise, l’enjeu est énorme : il s’agit du seul évènement de taille européenne dans la capitale de Voïvodine.

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Pas question de se rater donc. Les préparatifs techniques vont donc bon train dans la forteresse de Petrovaradin pour préparer les barrières, les stands, les scènes, etc.

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Techniquement, il s’agit d’un véritable challenge : trois scènes vont fonctionner simultanément, avec autant de groupes jouant en même temps. Faire en sorte que les festivaliers puissent passer facilement d’une ambiance à l’autre, tout en assurant une bonne acoustique, et en faisant en sorte que la forteresse, vieille de 300 ans, puisse accuser le coup relève de la gageure.

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L’organisation, ces dernières années, n’a quasiment jamais failli. Reste à voir si l’édition 2017 sera à la hauteur, vu que l’on s’attend à une affluence exceptionnelle.

Nous serons là, bien entendu, pour vous rendre compte de tout ceci dès jeudi !

Crédits photo : J.Cid

Classé sous :Serbie, Musique Balisé avec :2017, construction, Exit, Festival, Novi Sad, petrovaradin, preparatifs, scene

avril 27, 2017 by Jerome Cid

C’est officiel, Emmanuel Macron et Marine Le Pen sont les deux candidats qualifiés pour le second tour des élections présidentielles en France, avec respectivement 23,75% et 21,53% des suffrages. Pour la première fois, ni le Parti Socialiste, ni le parti des Républicains, les deux partis traditionnels français, n’ont passé l’épreuve du premier tour. « Résultat historique », « nouvelle preuve de la montée du populisme en Europe », « démonstration du ras-le-bol quant aux termes ‘gauche’ et ‘droite’ »… En France, les commentaires et les analyses de cette première étape de l’élection ne manquent pas. Mais qu’en disent nos pays d’Europe orientale, du Nord et des Balkans ? Faisons ensemble un tour des différentes réactions.

Lituanie

« Le futur de l’Europe dépend de l’élection présidentielle en France »

Pour Linas Linkevicius, le Ministre des Affaires Etrangères lituanien, une Europe forte et consolidée est ce dont la Lituanie a besoin, et tout va dépendre du choix que feront les français le 7 mai prochain. « Nous félicitons les finalistes et leur souhaitons bonne chance, en espérant que le peuple français fasse le bon choix, d’autant plus qu’ils ne font pas qu’élire un Président pour la France mais aussi un chef d’Etat essentiel pour toute l’Europe », a-t-il déclaré au lendemain du premier tour.

Linkevicius fait le lien entre les présidentielles françaises et les élections parlementaires de mars dernier aux Pays-Bas, rappelant que, pour lui, « ce n’est pas une grande victoire, au contraire, cela devrait nous calmer, on devrait y penser ».

Pour la Présidente lituanienne, Dalia Grybauskaitė, le résultat de cette élection importe peu. En effet, au contraire de Linas Linkevicius qui est plutôt inquiet, celle-ci a déclaré continuer a travailler conjointement avec la France, peu importe le candidat qui sera élu.

Charlyne Thiery

Roumanie

Etonnement et soulagement après la qualification de l’ « ovni » Macron

La campagne française et ses rebondissements ont été très suivis en Roumanie, et les résultats abondamment commentés. La presse roumaine a beaucoup insisté sur le contexte délétère dans lequel elle s’est déroulée, entre affaires judiciaires et menace terroriste, et sur l’eurosceptiscisme et le populisme supposés de Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon.

Les débats sur la place de la France en Europe et sur l’immigration qui ont monopolisé la campagne ont été observés avec inquiétude dans ce pays très europhile qui voit émigrer une importante partie de sa population vers l’Europe occidentale.

Le passage au second tour de Marine le Pen et d’Emmanuel Macron est qualifiée par les médias roumains de « duel des antisystèmes », et la probable victoire d’Emmanuel Macron les rassure : ils rappellent ainsi qu’il était le seul candidat principal à défendre sans ambiguité le projet européen. Il est souvent qualifié d’ « ovni politique », tant son jeune âge, son manque d’expérience politique et son projet « ni de droite ni de gauche » paraissent ici incongrus.

Par ailleurs, un intérêt particulier est accordé à la défaite de François Fillon. Un journaliste de la chaîne d’informations Digi24 fait ainsi une comparaison entre le candidat des Républicains et le chef du PSD (parti social démocrate) Liviu Dragnea : il souligne que tous deux se sont obstinés à atteindre le pouvoir malgré leurs déboires judiciaires et l’opposition de l’opinion publique, et que tous deux ont échoué. Selon lui, l’élection présidentielle française est une leçon que la Roumanie doit retenir ; alors que François Fillon est définitivement éliminé de la vie politique, ses alter ego roumains tiennent les rênes du pouvoir par manque de garde-fous judiciaires et politiques.

Ninnog Louis

Serbie

L’intégration européenne et la « perversion »

Une fois passée la surprise de ne pas voir les deux partis traditionnels accéder au second tour, les analystes se sont centrés sur la question de l’Europe, qui est probablement l’un des points centraux des débats et clivages politiques en Serbie. La plupart ont donc souligné le fossé qui existe entre les deux visions du futur de l’UE et de la place que doit y occuper la France. « Le choc de deux visions de l’Europe » titre ainsi Politika, qui présente les principaux points des deux programmes sur la question. D’autres journaux, par exemple le quotidien Danas, vont plus loin dans l’analyse, en se montrant pessimistes quant à l’avenir de l’Union : si Macron a de fortes chances de gagner le scrutin, le projet européen pourrait malgré tout être mis en danger par le mécontentement croissant de l’opinion publique concernée. Cette analyse est d’ailleurs en partie reprise par l’hebdomadaire Nedeljnik pour expliquer la montée du FN dans son article titré « Comment comprendre le phénomène Marine le Pen » : l’arrivée de l’extrême droite au second tour, commente le journal, provient en partie de l’échec de Bruxelles de protéger ses populations, du fait de politiques néolibérales.

Les tabloïds, eux, se sont intéressés à la situation d’un angle tout à fait différent, en s’intéressant à Brigitte Trogneux. Blic consacre ainsi un article entier à la différence d’âge entre le candidat et sa conjointe alors que Kurir établit des liens entre le fait que Brigitte et Emmanuel se sont rencontrés à Amiens et la visite surprise de Marine le Pen dans la ville. Enfin, le titre le plus incongru, et probablement le plus choquant, provient d’Informer, le journal le plus vendu en Serbie, connu pour sa ligne éditoriale pro-russe. Il s’attarde sur le couple Macron, qualifiant Brigitte Trogneux de « grand mère », prêtant à Emmanuel des relations homosexuelles, tout en parlant de la situation comme d’une « perversion ». Il est à noter que le journal est familier de ce genre d’attaques, et qu’il a violé le code d’éthique journalistique en moyenne 120 fois par mois en 2016, selon l’association serbe des journalistes indépendants…

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« Perversion, le futur président français : un gay marié à une mamie ?! » titre le tabloïd Serbe pro-russe Informer le 25 avril 2017

Jérôme Cid

Turquie

Le « centriste pro-européen » Macron contre la « leader anti-immigration » Le Pen

Voilà comment le Hürriyet Daily News définit le résultat du premier tour des élections présidentielles françaises. Pour TRT, média turc, la campagne pour le deuxième tour « a commencé dès lundi entre la dirigeante d’extrême droite anti-Europe et anti-mondialisation et l’ancien ministre de l’Economie pro-européen, novice en politique, jamais élu, sans parti ». « Macron, l’avocat de la liberté de circulation et du libre-échange » apparait dans les médias turcs comme un ovnis face à une Marine Le Pen dangereuse aux portes du pouvoir.


Ce résultat est, pour Hürriyet, un « choc pour les classes politiques traditionnelles ». « Ils [Macron et Le Pen] ont fait campagne comme des rebelles, transcendant la division gauche-droite ». Au coeur d’une France clairement divisée, le candidat d’En Marche ! apparait, depuis la Turquie, où la majorité des électeurs ont d’ailleurs voté pour lui (avec seulement 4% de voies données à la candidate du Front Nationale) comme le favoris. « Macron est clairement favoris pour devenir le plus jeune Président français » commente le Daily Sabah.

« L’élection française peut marquer un tournant décisif pour la France et l’Europe », rappelle Holger Schmieding de la banque Berenberg, cité par Hürriyet Daily News. Et au journal de rappeler que la présidente du FN suit les traces de son père, Jean-Marie, qui s’est lui aussi retrouvé au second tour des élections présidentielles en 2002. Quant aux autres candidats présents au premier tour, peu ou pas de mots à leur égard, si ce n’est quelques rappels quant aux scandales liés à François Fillon.

« Ce sera ‘les patriotes’ contre ‘les nationalistes’ » explique le Daily Sabah, qui continue en notant que premier tour a été vécu comme « une montagne russe » dans une France « déprimée » suite à une vague d’attentats, le dernier ayant eu lieu à quelques jours de l’élection.

Charlyne Thiery

Photo de couverture :

‘Affiches de campagne des deux finalistes de l’élection présidentielle française, Emmanuel Macron et Marine Le Pen‘ REUTERS / Eric Gaillard

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avril 5, 2017 by Jerome Cid

Alors que Vucic a enregistré un score historique aux élections présidentielles serbes, la remportant sans même avoir besoin de second tour, nous nous préparions à terminer ce dossier spécial élections. C’était sans compter sur l’apparition de manifestations spontanées contre « la dictature de Vucic », rencontrant un certain succès à Belgrade. Voici donc une quatrième partie à notre dossier en trois parties, qui revient sur les espoirs déclenchés par ces cortèges, mais aussi sur leurs limites.

Les jeux sont faits… oh… wait !

Ça y est, Vucic est élu, au premier tour. Les sondages prédisaient entre 53 et 55%, il a fait 55%, au premier tour. Il s’agit là d’un score historique, qui n’avait pas même été atteint par Slobodan Milosevic à son plus haut, en 1992.

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Portrait géant de Vojislav Seselj en cours de retrait le lundi 3 avril 2017 – Crédit : J.Cid

Tout s’est passé comme prévu. La victoire a, au final, été peu célébrée, si ce ne sont quelques feux d’artifices ça et là, tant cela semblait normal que Vucic accède à la fonction suprême.

Nous nous apprêtions donc à clôturer la couverture de ces élections, lorsque lundi, une manifestation spontanée contre cette victoire a eu lieu, et a rassemblé, à la grande surprise, plusieurs milliers de personnes (l’opposition au SNS parle de 10000 personnes, ce qui semble cependant surévalué). Puis une nouvelle, hier, qui a réuni à peu près la même foule, protestant contre « la dictature de Vucic ».

Vu de France, cela semble peu, mais c’est déjà plus que n’importe quel meeting de l’opposition durant ces élections, plus que la plus grande des manifestations contre Beograd na Vodi. Une protestation qui s’est déroulée dans le calme, sans violence. Dans l’histoire politique serbe récente, il s’agit d’un évènement singulier.

Dans les cortèges, certains se mettent à espérer changer le cours de cette élection. Collusion entre le pouvoir et les principaux médias, pressions du SNS sur certaines parties de la population, mainmise du premier ministre sur l’administration… les manifestants accusent le pouvoir d’avoir pipé les dés du scrutin, en l’ayant joué avant même le premier jour de la campagne.

Dans les manifestations, les slogans reprennent ceux des années 90. “Gotov je”, “il est fini”, scande la foule contre Vucic comme l’avaient fait les opposants à Milosevic il y a 20 ans. Certains se prêtent même à rêver à une nouvelle “révolution”, à l’image de la révolution des bulldozers du 5 octobre 2000 qui renversa Slobodan.

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Cortège de la manifestation du mardi 4 avril 2017 sur l’esplanade de l’Assemblée Nationale serbe – Photo : J.Cid

Les chiffres contre les espoirs

Un tel renversement pourrait-il cependant se produire ? Le scénario reste très improbable, la situation étant totalement différente.

Des jeunes, beaucoup de jeunes, urbains pour la plupart, ont pris part au cortège, dans un pays majoritairement âgé, de plus en plus vieux d’ailleurs, dont la population est rurale à près de 45%.

L’opinion publique, par ailleurs, reste majoritairement favorable à Vucic. Les méédias ont certainement leur part de responsabilités dans cette popularité, mais le fait est là : en évaluant à son plus haut la fraude électorale, Vucic aurait gagné les élections, que ce soit au premier ou au second tour, aucun opposant n’étant capable de rassembler suffisamment autour de lui. Sa victoire a, par ailleurs été applaudie à la fois par la Russie et par l’Union européenne, de quoi apaiser la crainte d’une “ingérence étrangère”, ce serpent de mer couramment ressorti par la presse proche du gouvernement.

Vucic l’a d’ailleurs bien compris, en “permettant” ces manifestations, qui ne représentent pas une menace pour son leadership. Bien trop de monde lui soutient qu’elles constituent une menace. Il “n’a pas de temps pour ça”, comme il l’a lui même déclaré. Ces cortèges pourraient pourtant être problématiques à long terme. Bien que divisée et sans leader, l’opposition a prouvé qu’elle était capable de réunir des foules en moins de 24h, et à organiser des manifestations de taille plus que notable.

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Portraits géants de Vucic sur des bâtiments de Novi Sad en mars 2017 – Crédit : J.Cid

Pourra-t-il être plus populaire ?

Vucic a beau être très populaire, il n’est pas consensuel : ces manifestations montrent le rejet clair d’une partie de la population contre son action. Bien que petite, cette portion de la population pourra difficilement être réduite a néant, et le temps risque de jouer en sa faveur.

Moins de deux ans après son arrivée au pouvoir, Vucic n’a pas encore subi l’effet du temps sur sa côte de popularité. Son bilan économique a beau montrer une amélioration, les résultats ne pourront pas suivre la même courbe indéfiniment. Diminuer de 30 à 40% le  taux de chômage en deux ans, comme cela a été le cas entre 2014 et 2016, est une performance certes louable, mais qui sera sans aucun doute difficilement reproductible, tant la conjoncture a bénéficié des effets de la fin de la crise économique dans les Balkans.

Il faudra à Vucic trouver d’autres ressources pour continuer à rassembler. Si ce n’est pas le cas, l’opposition a d’ores et déjà montré qu’elle était capable de galvaniser les foules, il lui ne restera “plus” qu’à trouver un porte-parole suffisamment consensuel. Elle a pour ça du temps, c’est l’avantage quand on n’est plus au pouvoir…

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avril 2, 2017 by Jerome Cid

Aujourd’hui a eu lieu le premier tour des élections présidentielles serbes. L’occasion pour notre équipe de revenir sur les favoris du scrutin, ainsi que les enjeux.

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1/3: Qui est Aleksandar Vucic ?

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2/3 : les candidats : Vucic et les autres

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3/3 : Quels enjeux

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4/3 : Elections en Serbie… Le jour d’après

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avril 1, 2017 by Jerome Cid

Comme nous l’avons vu dans les deux parties précédentes, les élections présidentielles serbes tournent en fait autour d’un seul homme, Aleksandar Vucic, l’actuel premier ministre. Parts d’audience, discours de l’opposition, sondages, il n’y en a que pour lui. Mais, au fait, pourquoi une telle situation ? Pourquoi une telle popularité ? Et surtout, quels sont les enjeux de cette élection ?

[Lire plus…]

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mars 29, 2017 by Jerome Cid

Hier, nous avons vu ensemble qui était Aleksandar Vucic, le grand favori des élections présidentielles en Serbie de 2017. Aujourd’hui, nous allons nous attarder sur les autres candidats et sur l’ambiance de la campagne.

Disposant d’une très nette majorité au parlement (48% des sièges, chose qui n’avait pas été vue en Serbie depuis la fin du communisme, y compris durant la période Miloševic), et d’une forte popularité, Vucic partait déjà avec une très nette longueur d’avance. La division de l’opposition, associée à une campagne violente dans les médias en sa faveur, va asseoir sa position de leader du scrutin.

L’opposition : des nationalistes radicaux, des pro-occidentaux divisés, et un humoriste

N’arrivant pas à se relever du séisme de la défaite de 2012, le Parti Démocratique (DS), qui incarnait jusqu’alors la principale force clairement pro-occidentale dans le pays, a échoué à se présenter comme une force d’opposition capable de rassembler. Au final, le DS ne propose même pas de candidat. Il apporte finalement son soutien à un candidat issu de la société civile, Saša Janković, ancien ombudsman (défenseur des droits) de la république de Serbie et supporté par 20 partis et mouvements (incluant Ne Coulons pas Belgrade, dont nous avions déjà parlé). En parallèle, l’ancien ministre des affaires étrangères de Serbie et ancien président de l’assemblée générale de l’ONU, lui-même ex-membre du DS, Vuk Jeremic, se présente, incarnant lui aussi une partie de l’opposition pro-occidentale.

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    Vuk Jeremic lors d’un meeting à Belgrade – Mars 2017 – Crédit photo : J.Cid
  • jankovic savamala meeting presidentielles serbie 2017
    Sasa jankovic lors d’un meeting à Belgrade – Mars 2017 – Crédit photo : J.Cid

Du côté des nationalistes radicaux, on assiste au retour de Vojislav Šešelj, le leader historique du SRS, détenu pendant plusieurs années à la Haye puis libéré en 2014. Il se présente sur la base de son programme, là aussi historique, prônant une rupture nette face à l’Union Européenne, et en faveur du développement de la grande Serbie.

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Vojislav Seselj donnant un discours à Vrsac en 2016 – Crédit : J.Cid

Un dernier candidat est venu cependant créer la surprise. Ljubiša Preletačević Beli : un humoriste ayant créé localement l’année dernière un parti satirique dans la banlieue de Belgrade, le SPN (Sarmu Probo nisi – tu n’as pas goûté les Sarma – une spécialité balkanique de chou farci). Ayant d’abord annoncé sa candidature sous forme de blague, il a finalement réussi à réunir suffisamment de parrainages pour se présenter. L’un des derniers sondages le créditerait de 11% des suffrages, le plaçant en tête de l’opposition.

On dénombre donc au total 11 candidats, les candidats restants n’étant pas crédités de plus de 5% des voix.

L’air délétère de la campagne

Malgré la très nette marge d’avance dont Vucic bénéficie depuis le début de la campagne, cette dernière se déroule dans un climat laissant peu de place à l’opposition.

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Répartition du temps d’audience sur les télévisions nationales serbes consacré aux candidats entre le 2 mars et le 22 mars 2017 – Données : CEM (Centar za Elektronske Medije i Komunikacije

Vucic dispose en effet d’une grande visibilité dans la presse. Il totalise par exemple plus d’heures d’apparition à la télévision que l’ensemble des autres candidats.

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Une du tabloid informer du 23/02/2017, reprenant en titre une interview avec Šešelj accusant Jankovic d’espionnage et de meurtre

Au-delà de ce temps de parole, le traitement des partis d’opposition par les médias se fait à leur défaveur. Les principaux journaux du pays, dont les propriétaires sont réputés proches du pouvoir, à l’instar du tabloïd Informer, ont en effet relayé de nombreuses accusations infondées. Il vont parfois même jusqu’à faire porter à Jankovic la responsabilité du suicide de l’un de ses amis en 1993, ou à affirmer que Vuk Jeremic était à la tête d’un réseau mafieux. Les accusations atteignirent leur paroxysme la semaine dernière, lorsque Milenko Jovanov, vice-président du SNS, a affirmé publiquement que Natasa Jeremic, la femme de Vuk, était à la tête du marché serbe de la drogue, affirmation finalement démentie par le Parti Progressiste.

Au-delà de cette situation médiatique, l’opposition est, elle aussi, paradoxalement impliquée dans la promotion de Vucic, la campagne tournant majoritairement autour de lui. Au final, la communication des candidats de l’opposition se limite essentiellement à la critique du bilan du premier ministre, à laquelle ce dernier répond en se présentant comme victime d’attaques de l’ensemble de la classe politique. L’expression « sam protiv svih » (seul contre tous) est devenue ainsi récurante lors de ses prises de parole. Certains rappels à l’ordre faits à l’opposition – comme par exemple celui du 25 mars de la commission électorale à l’encontre de Vuk Jeremic concernant l’utilisation non consentie de l’image de Vucic dans sa communication – viennent d’ailleurs confirmer le premier ministre dans sa rhétorique.

Opposition morcelée, part belle au SNS dans la campagne : face à une telle situation, rien ne semble donc s’opposer à la promotion du bilan de Vucic et de son projet. Que faut-il en retenir, et quels enjeux sont à prévoir au lendemain de cette élection présidentielle en Serbie ? 

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