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mai 30, 2018 by Jerome Cid

Rendons-nous aujourd’hui en Serbie, à Kraljevo. Marija, étudiante, nous fait visiter sa ville, située à 2 heures au sud de Belgrade.

Pourquoi visiter Kraljevo ?

Si vous voulez visiter une ville de taille humaine, aux rues propres et ordonnées, prendre une bière ou un café dans de nombreux bars et pubs, et, en plus, partir en randonnée à seulement 20 minutes du centre ville, venez à Kraljevo !

Quelles sont les trois choses les plus importantes à voir ?

Vous pouvez commencer par  la place des soldats serbes (Trg Srpskih Ratnika). Vue d’en haut (par exemple de la terrasse de l’hôtel Turist), on peut en effet découvrir que son sol est en fait un cadran solaire. Il s’agit là du véritable centre névralgique de la ville, et un bon début d’excursion.

Vous pouvez ensuite continuer la visite par une promenade sur les bords de la rivière Ibar, un endroit parfait pour un bon jogging ou une bonne conversation.

Enfin, dernier point, mais pas l’un des moindres, finir votre visite par le monastère de Zica, à 5 kilomètres du centre-ville, l’un des lieux majeurs de l’histoire serbe, notamment médiévale.

Quels sont les lieux cachés connus seulement des locaux ?

On peut penser à Borići : un parc idéal pour courir ou pour prendre du bon temps, qui surplombe la ville. On y trouve en effet un très bon café avec une vue splendide. On peut aussi mentionner la cabane aux pêcheurs à côté de l’Ibar, avec ses bancs et tables, idéale pour se relaxer. En dehors de la ville, on peut trouver bien d’autres endroits cachés, mais le meilleur reste encore de venir ici et de les découvrir.

Quel est le meilleur endroit pour se relaxer ?

Si vous voulez vous relaxer, vous pouvez aller vous promener sur les bords de la rivière, en vous éloignant des cafés et bars. Vous y trouverez des endroits beaucoup plus paisibles, bercés du son de l’eau. Vous pouvez aussi sortir de la ville, les possibilités sont alors beaucoup plus nombreuses : les monts Goč et Stolovi, de nombreux villages, les thermes de Mataruska – un endroit idéal pour se reposer et pour quelques promenades romantiques.

Le mont Goč – Crédit : Bobik / CC-BY-3.0-RS

Un bon endroit pour goûter aux spécialités de la région ?

Vous trouverez pas mal de restaurants à Kraljevo. Mon conseil reste cependant Brvnara Izvor, à Gotovac, à 10 minutes en voiture du centre.

Quel est le meilleur endroit pour sortir ?

Si vous voulez une introduction à la turbo-folk, rendez vous au club Passage. Le meilleur endroit reste cependant Caffe Duo, un très bon bar dans le centre avec une atmosphère rock et de la musique live les weekends !

Y a-t-il une œuvre d’art, un écrit, ou un chef d’œuvre qui devrait absolument être vu, lu ou écouté en rapport avec Kraljevo ?

Pour les amateurs d’art, le musée et la librairie restent les meilleures options pour explorer l’histoire et les traditions de Kraljevo et de la Serbie. La ville possède en effet un riche passé attesté par de nombreux livres, photos et documents. Je recommande à ce sujet le livre “kraljevačke kafane”, de l’historien Milan Matijevic, qui retrace l’histoire des premières kafanas (des tavernes serbes) de la ville et de leur clientèle, le tout accompagné de leurs histoires.

Classé sous :Serbie, Lifestyle Balisé avec :Kraljevo, que faire à kraljevo, Randonnée, Serbie, serbie centrale, sumadie, sumadija, Tourisme, visite, visiter kraljevo

février 20, 2018 by Jerome Cid

Il y a quelques mois, nous vous avions partagé des photos d’un festival de charcuterie en Voïvodine, dans le nord de la Serbie. Ce mois-ci, notre photographe Jérôme retourne dans la région, cette fois pour un festival de la saucisse et de la rakija, l’eau de vie typique de l’Europe du Sud-Est.

Près d’un an plus tard, me voici à nouveau avec mes amis serbes sur les routes hivernales de Voïvodine. Notre acolyte le brouillard est toujours là, bien que moins important que l’année dernière. Rendez-vous cette année à Belo Blato (ce qui veut littéralement dire Boue Blanche), pour le cinquième festival de la saucisse et de la rakija.

Depuis quelques années, en effet, les différentes municipalités de la région, frappée de plein fouet par un exode rural particulièrement violent, tentent de mettre à l’honneur les productions agricoles locales au travers de festivals et autres concours. Rakija, Bacon, Saucisse, porc, voire même testicules de boeuf sont ainsi les stars d’un jour.

Bien qu’assez peu médiatisée au niveau national, la fête de la saucisse et de la rakija ne manque pas de succès. Celui-ci se fait en effet sentir dès l’approche du village. Belo Blato se situant sur une île coincée entre la rivière Tisza et l’un de ses affluents, le Begej, une seule route relie le village au “continent”, qui se retrouve très rapidement congestionnée.

La rue principale du village, transformée en parking géant

Malgré le monde, nous parvenons à nous garer, et nous découvrons le festival. La foule est compacte, on se bouscule presque pour découvrir les réalisations des artisans locaux, qui sont venus de toute la région pour vendre leurs productions. Au-delà de la saucisse, c’est toute la production de charcuterie régionale qui est mise à l’honneur, du bacon jusqu’aux čvarci, une spécialité balkanique à base de couenne de porc frite dans le saindoux.

Une ambiance bonne enfant règne, alors que les populations se mélangent. La Voïvodine, en effet,  est une véritable mosaïque de minorités (des hongrois principalement, mais aussi des slovaques, des roumains, des ukrainiens, des monténégrins, etc.), il n’est donc pas étonnant d’entendre parler dans d’autres langues que le serbe, particulièrement dans un village comme Belo Blato, peuplé majoritairement de Slovaques.

Une équipe provenant d’un village slovaque de Serbie prête à participer au concours
Humour serbe : « première ligne de défense contre la grippe et les Américains »

De stand en stand, je commence à goûter aux chefs d’oeuvre de production locale. Au-delà de la saucisse, la générosité des producteurs d’alcool me frappe. Les échantillons de rakija “pour goûter” sont en effet de vraies doses d’un alcool qui tire – au minimum – à 40%. Ajoutons à ceci les dégustations de vin et de bière, et je commence à voir plus de brouillard qu’il n’y en a réellement.

N’étant pas le seul dans cet état, je comprends pourquoi beaucoup de gens autour de moi sont joyeux et ne marchent pas droit. Je commence aussi à comprendre pourquoi les gens mangent autant : à jeun, on ne peut pas terminer dignement le festival. Je continue donc ma dégustation de saucisses diverses et variées, incluant une saucisse de blaireau, dont je doute cependant de la véracité (ça ressemble quand même beaucoup au porc, leur blaireau).

Un vieil homme se saisit d’un fouet en cuir et le fait tourner sous les yeux d’une audience médusée

Vient alors la remise des prix : le festival s’accompagnait en effet d’un concours de la meilleure saucisse. On appelle les gagnants, et ils seront nombreux. Les prix décernés, le programme de l’évènement prévoit un temps de “socialisation”, comprenez encore plus de vins, rakijas, et autres spiritueux.

Les vainqueurs du concours

Voyant venir l’entourloupe, mes amis comprennent qu’il est temps de partir, avant que tout le monde, y compris moi, ne nous retrouvions en zombie. Nous laissons donc le festival, satisfaits de notre après midi.

Que retenir de ce festival, au final ? Au-delà de la consommation déraisonnable de graisses et d’éthanol, il s’agit d’un bon moment dont il faut profiter. Il y a en effet dans ces festivals une ambiance de kermesse de village difficile à trouver ailleurs. Les finances exsangues des collectivités locales sont telles que l’organisation laisse souvent place à l’improvisation, mais cela permet de faire de belles découvertes, et des rencontres inoubliables avec des gens qui sont ravis de faire découvrir leurs productions, souvent le fruit de plusieurs générations de savoir-faire.

C’est enfin, l’occasion de découvrir sous leur meilleur jour des villages qui disparaissent progressivement. Belo Blato, par exemple, comptait 2000 habitants en 1961, ils n’étaient plus que 1300 en 2011. Ces festivals sont donc les dernières lueurs d’espoirs, quelques jours de fêtes avant qu’ils ne retombent dans le silence le reste de l’année, un silence de plus en plus pesant…

Classé sous :Serbie, Lifestyle, Société Balisé avec :alcool, belo blato, Cuisine, Festival, rakija, saucisse, Serbie, vin

septembre 19, 2017 by Jerome Cid

L’édition 2017 de la Gay Pride de Belgrade terminée, l’heure est au bilan. Pour de nombreux commentateurs, il s’agit d’une réussite. Une opinion que ne partage pas notre correspondant local Jérôme, qui était dans le cortège.

Quatrième d’affilée : l’édition 2017 de la Gay Pride de Belgrade a été un succès… Elle est en tout cas considérée comme telle. Vue de l’extérieur, elle en a en effet tout l’air : la participation a été plus importante (tout au moins selon les organisateurs), aucun accrochage n’a eu lieu, et, cerise sur le gateau, la première ministre a pris part à la parade, une première dans l’histoire.

Départ imminent de la Gay Pride

C’est une très belle histoire, certes. Cependant, vu de l’intérieur, les choses sont très loin d’être aussi simple. Jettons-y un coup d’oeil.

2017, c’ était pour moi la seconde couverture de la Gay Pride de Belgrade, après ma première expérience en 2016. Il est certes difficile de mesurer précisément le nombre exact de participants, mais la cuvée 2017 semblait clairement plus petite que sa précédente. Le volume de participants, au début et à la fin du cortège, était nettement plus clairsemé, la foule moins compacte… Mais bon, accordons malgré tout le bénéfice du doute aux ONG, et assumons qu’il y a eu effectivement 800-900 personnes qui se sont jointes à la manifestation, conformément à leurs affirmations.

Les drapeaux arc-en-ciel font face au temple Saint Sava… tout un symbole

Passons maintenant à la question des violences. pour 900 participants, entre 2000 et 5000 policiers ont été déployés dans la ville. Il n’était pas question ici de seulement dévier la circulation pour faire de la place au cortège. La police était littéralement partout dans le centre ville, qui était totalement bloqué, plusieurs heures avant le début de la parade, ce qui a complètement paralysé son activité. Avec deux à cinq policiers par manifestant, on comprend aisément que toute violence était matériellement impossible. Un satisfecit sur cette question est totalement absurde,

Des policiers sont postés, au cas-où
Sur cette photo, trois lignes de policiers apparaissent : au fond, des policiers en civil, au milieu, des unités anti-émeutes, au premier plan… les hommes en noir. Aucun insigne, mais toujours en groupe, avec des talkie-walkie… impossible de savoir qui sont-ils
Rajoutons aussi la sécurité privée, d’une charmante société répondant au nom de KGB. Ici protégeant l’artiste Alex Elektra

Venons-en à présent au plus important : la première ministre, et plus généralement aux nombreux VIP de la manifestation. C’est en fait la question centrale de la Gay Pride. Qui est Ana Brnabic ? En écoutant et lisant ce qui se dit et s’écrit à son propos, il s’agit de la première femme, et de la première personne issue des communautés LGBTQ à accéder à une fonction de chef de gouvernement en Europe du Sud-Est. Et à part ça ? En fait pas grand chose n’est dit sur son action passée, présente et future. Pour résumer, la majeure partie de son image est fondée sur ce qu’elle est, et non sur ce qu’elle fait. Par conséquent, il aurait au contraire été surprenant de ne pas la voir durant la parade, dans la mesure ou son image “de marque” est construite sur son sexe et son orientation sexuelle.

Ana Brnabic répondant aux journalistes. Juste derrière, bien en évidence, Sinisa Mali, maire de Belgrade, qui ne bougera pas tout au long de la séance de questions-réponses à la première ministre. Des élections municipales ont lieu au printemps…

Elle n’était cependant pas la seule à prendre part à la parade. Quelques autres figures politiques locales, comme Sinisa Mali, le maire de Belgrade, ou le leader du parti Libéral Démocratique (LDP), Cedomir Jovanovic s’étaient joints, ainsi qu’un nombre important de diplomates étrangers. Pour résumer, la manifestation était “the place to be” pour tout représentant des “démocraties libérales” en Serbie.

Sem Fabrizi, chef de la délégation de l’UE en Serbie, qui agite le drapeau arc en ciel de la Gay Pride. La scène durera moins de 30 secondes

Le lien entre le déploiement policier et les participant apparaît désormais. Il est inconcevable pour l’Etat serbe que la parade échoue, et ce quelque soit le prix à payer, vu que la communauté internationale a les yeux rivés dessus. En 2010, lorsque la Gay Pride a fini dans un bain de sang, la situation critique des communautés LGBTQ est passée sous les feux de la rampe. La parade, et plus généralement les questions gay en Serbie sont rapidement devenus des indicateurs des “progrès” de la société serbe.

Dans un tel contexte, la reprise de la Gay Pride annuelle a été percue comme un immense pas en avant. “Vous voyez, ce gouvernement serbe fait quelque chose pour les gays, nous devons les soutenir sur leur chemin vers une société moderne”, des diplomates, analystes politiques et observateurs LGBTQ extérieurs pourraient dire…

Le seul drapeau européen que j’ai pu remarquer dans la Gay Pride

On peut par conséquent en déduire que seules quelques centaines de personnes, d’une parade déjà minuscule, participent à la Gay Pride en ayant réellement une raison de manifester, et non seulement d’indiquer un très vague soutien à la cause. À titre de rappel, Belgrade, ce sont 1 300 000 habitants (hors banlieue), et aucune autre ville de Serbie n’organise de parade. Inutile de dire que la contribution de la population serbe à l’évènement est non-existant.

De nombreuses raisons peuvent expliquer la situation. La principale reste cependant le fait qu’une très grande partie de la population est homophobe. Désolé de décevoir certains analystes, mais il s’agit là d’une réalité dans le pays : différents sondages menés entre 2012 et 2015 révèlent qu’entre 40 et 50% de la population considère toujours l’homosexualité comme une maladie. Au niveau des progrès de l’Etat serbe, l’évolution est là aussi très feutrée. Le cadre légal a beau évoluer légèrement, son application n’est qu’anecdotique. La diffamation et la discrimination des personnes issues des communautés LGBTQ n’est, en réalité, quasiment jamais poursuivie. La lecture des rapports de l’Union Européenne à ce sujet ne montre d’ailleurs quasiment aucune évolution chaque année. Je serais d’ailleurs curieux de savoir ce qu’Ana Brnabic pense des couvertures d’Informer, un tabloïd proche du président Serbe Aleksandar Vucic (vous savez, celui qui l’a nommée à son poste actuel), qui va jusqu’à utiliser l’équivalent serbe de “pédé” sur ses couvertures…

« les pédeés marchent, les Serbes payent »… la charmante couverture du Tabloïd informer en septembre 2015. Aucune condamnation

Face à une telle situation, il est assez douloureux d’entendre certains observateurs extérieurs quand ils parlent de l’amélioration de la situation, comme par exemple le représentant de la Gay Pride d’Amsterdam, venu pour l’occasion. “Il y a besoin de temps pour que les choses évoluent”, “le progrès est énorme”, “notre premier ministre n’a jamais participé à la parade”. Il s’est même permis une remarque “vous avez parfois besoin de faire un petit pas en arrière pour aller plus loin en avant”. Se permettre de donner une telle leçon est clairement choquant dans la situation actuelle. Qu’est-ce qu’un pas en arrière lorsque l’on est en Serbie ? Revenir à la situation de la Gay Pride de 2010 ?

J’ai donc quitté cette parade avec le sentiment qu’il s’agissait d’un bon plan de com’ pour les acteurs publics qui ont investi dedans : le gouvernement serbe, et une partie de la communauté internationale. Cependant, avec quasiment aucun participant, des centaines de millers d’euros dépensés (si ce ne sont des millions), et un cortège matériellement coupé du monde qui l’entoure du fait du dispositif de sécurité, ce plan semble tout de même discutable.

Que faire, du coup ? La réponse est difficile à trouver. Concernant la parade, cependant, d’autres solutions existent déjà : une “Gay Pride alternative” a ainsi été organisée en juin, par d’autres ONG mécontente de la parade principale. Elle était bien moins médiatisée, mais elle n’a nécessité ni appel à des milliers d’uniformes, ni provoqué de violences notables. Si la division au sein d’un mouvement social n’est jamais une bonne idée, cette seconde parade devrait peut-être amener à une réflexion sur la manière dont les acteurs publics se sont accaparés la cause LGBTQ en Serbie…

Classé sous :Serbie, Actus, Société Balisé avec :2017, ana brnabic, belgrade, beograd prajd, gay pride, homophobie, hoosexuel, lesbienne, LGBT, lgbtq, manifestation, parade, premier ministre, Serbie

août 22, 2017 by Jerome Cid

Le mois dernier, nous vous avons emmenés au festival Exit, l’un des festivals les plus réputés de la région. Nous continuons aujourd’hui notre périple avec un autre grand rassemblement musical (mais pas que), le Belgrade Beer Fest. Il est bien moins connu mais vaut-il la peine de s’y déplacer ? 

Lorsque je me suis rendu au Beer Fest cette année, j’y allais avec l’espoir de côtoyer le fin du fin de la musique serbe et internationale, en communiant avec le meilleur des mélomanes du continent…

Non, soyons sérieux, j’y suis allé pour la bière, tout comme probablement 95% des gens qui s’y sont rendus !

Les organisateurs et le nom du festival sont d’ailleurs assez clairs là dessus : il s’agit d’un festival de la bière (le plus grand des Balkans), non d’un festival de musique.

22h, la foule se dirige vers le festival

De la bonne musique, mais toujours la même

La programmation reste donc assez limitée : les groupes qui se succèdent ont rarement percé à l’extérieur des Balkans, restent tous à peu près dans le même style (punk/rock alternatif), et ont surtout tendance à revenir d’une année sur l’autre. Des groupes comme Orthodox Celts, Goblini ou SARS participent ainsi chaque année au festival, parfois depuis très longtemps (de la création du festival en 2003 jusqu’à cet été, les Orthodox Celts sont par exemple venus 13 fois). On peut cependant noter la présence ponctuelle de guest stars internationales, comme  Asian Dub Foundation cette année.

La scène principale, lors de la performance de Goblini, le samedi 19 août

Il faut donc s’attendre à peu de surprises sur scène. La qualité reste cependant au rendez-vous : le Beer Fest est en effet un potentiel tremplin pour de nombreux musiciens locaux, qui vont donc donner tout leur potentiel lors de leur (première) heure de gloire. Les stars du festival, elles, sont capables de produire une musique digne des standards internationaux, tout en étant politiquement engagée, chose rare habituellement sur la scène locale.

Mais revenons-en au plus important : la bière.

À la différence des pays organisant les principaux festivals de la bière, comme l’Allemagne ou la République Tchèque, la Serbie n’est pas une terre traditionnelle du houblon. Le festival laisse ainsi la part belles aux géants du secteurs, avec leurs marques locales (comme Lav, Zaječarsko ou Jelen Pivo), ou internationales. Il n’est cependant pas bien difficile de dénicher de petits stands plus intéressants, que ce soient pour goûter aux bières des petits producteurs locaux, pour le rapport qualité-prix souvent fluctuant (Kabinet, Sindikat, etc.) mais aussi des bières plus “exotiques” et assez rares en terres balkaniques, citons par exemple des productions belges comme la Gulden Draak ou la Chouffe, ou tchèques comme la Primator ou la Bernard.

Le stand de Zaječarsko, l’une des principales bières serbes, produite dans la ville de Zaječar, dans le sud du pays
Lorsque l’on nous a parlé de Bernard Pivo, nous nous attendions à autre chose. (Pivo, en Serbe comme en Tchèque, veut dire bière)

Abordons maintenant le nerf de la guerre : le prix. À ce sujet, je n’ai eu que des bonnes surprises. L’entrée au festival coûte… rien du tout ! Il s’agit d’une tradition (qui n’a eu qu’une seule exception en 2014), le festival est totalement libre d’accès. Quant aux consommations, bonne nouvelle là aussi : les prix sont plus que raisonnables : compter entre 120 et 200 dinars (environ 1€– 1€70) pour les bières industrielles, et environ 300 dinars (2€50) pour une bière plus « confidentielle”. En clair, les tarifs sont même légèrement moins chers qu’en ville !

L’entrée du festival : la foule et dense, la sécurité omniprésente, mais l’attente au final très courte

Et l’ambiance, dans tout ça ? Comme on peut s’en douter, le combo bière+rock alternatif n’amène pas l’audience la plus chic. Le public reste malgré éclectique, le principal attrait n’étant pas au niveau de la musique mais de la boisson. La fourchette d’âge reste d’ailleurs impressionnante, des ados aux sexagénaires (j’ai même aperçu une poussette, mais je doute qu’elle soit venue toute seule !)

Alors, cela vaut-il le coup de participer au Belgrade Beer Fest ? La musique est bonne, sans plus, et la bière est buvable, sans être extraordinaire. Faire le déplacement depuis l’Europe de l’Ouest pour ce festival risque donc d’être décevant. Le festival dure quatre jours, mais vous risquez de tourner en rond au bout de deux jours (à moins de finir bourré dans un fossé à la fin de la première soirée).

Par contre, si vous passez par les Balkans à ce moment-là, vous auriez tort de ne pas rajouter cette étape dans votre voyage. Il s’agit là d’une expérience qui mérite de s’arrêter. Qui sait, vous prendrez peut-être goût au rock alternatif serbe ! (Si vous prenez goût à la Jelen Pivo, par contre, c’est que vous avez poussé le bouchon un peu trop loin).

La prochaine édition, normalement, aura lieu aux alentours du 15-20 août 2018. D’ici là, vous avez le temps de planifier votre voyage dans la région 😉

Classé sous :Serbie, Lifestyle, Musique, Société Balisé avec :2017, 2018, avis, beer, belgrade, belgrade beer fest, bière, decouvrir, fest, Festival, opinion, Serbie, visite, voyage

juillet 16, 2017 by Jerome Cid

Ça y est, après 5 jours de folie, des dizaines et des dizaines de concerts et des centaines de millers de personnes foulant la forteresse, l’édition 2017 du festival Exit est finie ! Il est l’heure pour nous désormais de faire le bilan. 

Lundi matin : les derniers festivaliers quittent le site de la forteresse de Petrovaradin, les ouvriers s’attelleront bientôt à démanteler les installations gargantuesque du festival. D’ici 24h maximum, la ville de Novi Sad retrouvera son calme habituel.

Les festivaliers se préparent à quitter le festival alors que l’aube arrive

La situation ces derniers jours était en effet surréaliste, tant le festival amène du monde dans cette ville de 340000 habitants, banlieue comprise.

Comme prévu, la session 2017 aura été celle d’un record : au total, ce sont 215000 visiteurs, d’après les organisateurs, qui se seront rendus au festival, avec des pointes à plus de 50000 personnes par nuit pour vendredi et samedi. Le festival a donc une fois de plus confirmé son statut de poids lourd des festivals, non seulement d’Europe orientale, mais aussi du continent.

Train Novi Sad – Belgrade du dimanche matin : il est 6h, tous les festivaliers dorment

Vu de l’intérieur, est-ce qu’Exit mérite un tel succès ?

D’un pur point de vue organisationnel, la réponse est oui, sans aucun doute. En matière de programme, la performance est impressionnante : le festival est capable de rassembler des géants de l’industrie musicale mondiale, comme Jason Derulo et Alan Walker, tout en donnant sa place à des groupes et DJ’s de taille locale. Au niveau des styles musicaux représentés, la variété est tout aussi impressionnante : il est possible de passer, dans l’espace d’une nuit, d’un concert de musique traditionnelle du nord de la Serbie, avec des chanteurs comme Zvonko Bogdan, au top des tendances électro avec Kungs. Au final, il est difficile de trouver un panel aussi vaste ailleurs.

En haut : Zvonko Bogdan, en bas : Kungs. Ces deux artistes sont passés le même jour à Exit

D’un point de vue matériel, là non plus, rien à redire. Le festival est bien conçu : l’acoustique reste dans quasiment tous les cas assez bonne alors que les scènes sont parfois proches de seulement quelques dizaines de mètres. De plus, circuler entre les différentes parties du festival reste toujours possible même lors des plus fortes affluences : le parcours des festivaliers a été planifié et calculé, ce qui évite de trop gros bouchons à l’exception de la zone de la Dance Arena (dédié à l’electro). Au niveau pratique, enfin, la conception est satisfaisante : des points d’eau sont dispersés à travers le festival, les toilettes aussi, et les stands de nourriture et de boissons sont nombreux, pratiquant des prix raisonnables, y compris pour la Serbie (à titre d’exemple, compter 2,20 euros environ pour une bière).

Bref, le festival mérite-t’il sa réputation ? Oui, assurément, même s’il risque désormais de passer en surpoids.

Le géant va-t-il se transformer en ogre ?

Une impression de gigantisme incontrôlé se dégage du festival : la programmation est vaste, jusqu’à en devenir frustrante. Entre tous les groupes, il est désormais impératif de devoir faire des choix, tant les horaires de passages des artistes se chevauchent, ce qui donne le sentiment constant de rater une partie du festival. De plus, la présence de géants de l’industrie musicale mondiale vient occulter parfois la présence de petits groupes, qui ont parfois littéralement du mal à se faire entendre, relégués sur les plus petites scènes.

Festivaliers portant des masques anti-poussière. Les dizaines de milliers de personnes marchant sur la forteresse soulèvent une quantité de poussière telle que certains sont contraints de s’en protéger

Le nombre de participants, lui aussi, est en train d’atteindre une limite critique : tôt ou tard, les capacités maximales de la forteresse seront dépassées, que ce soit au niveau de l’espace disponible, ou au niveau de la contrainte que 215000 représente sur des fondations vieilles de plus de 300 ans.

La ville de Novi Sad a d’ores et déjà, par ailleurs, atteint ses limites en matière d’hébergement : ceux-ci sont pleins à plus de 97% à en croire les données de Airbnb et Booking.com durant le week-end du festival, à des prix totalement prohibitifs. Ils se retrouvent ainsi multipliés par 3 ou 4 au cours d’Exit par rapport au reste de l’année, le tout parsemé de pratiques douteuses de la part d’une partie des hébergeurs. L’auteur de l’article en a été par exemple victime pour sa dernière nuit sur place.

Canettes et verres de bière laissés aux abords de la forteresse, qui se transforment en poubelle géante lors de la fin du festival

Enfin, pour rester sur l’aspect financier, la question du prix du billet va aussi de plus en plus se poser. Les tarifs sont de plus en plus élevés : il fallait ainsi, par exemple, compter plus de 120 euros pour un passe 4 jours pour le festival, au tarif préférentiel réservé aux ressortissants serbes. Dans un pays ou le salaire moyen est inférieur à 400 euros, la pilule reste difficile à avaler. Au vu de ce qui est proposé dans le festival, on en a clairement pour son argent. Le souci, c’est qu’Exit, à s’étendre autant, risque de proposer, au final, beaucoup plus que ce qu’un festivalier pourra et voudra voir en quelques nuits.

Pour résumer : profitez du festival, il mérite de faire le trajet vers Novi Sad, et de découvrir son ambiance tant qu’il en est encore temps ! C’est par ailleurs une très bonne occasion de découvrir la région, qui a bien d’autres ressources à proposer !

Et à nos confrères des médias français : qu’attendez-vous pour faire la couverture d’Exit ? En effet, d’après le service presse d’Exit, Hajde, avec l’agence SIPA, étaient les deux seuls français présents. Il a pourtant de quoi intéresser l’audience…

Photos : J.Cid

Classé sous :Serbie, Musique Balisé avec :#musique, 2017, bilan, faut il aller a exit, festival exit, Novi Sad, participer, Serbie

juillet 5, 2017 by Jerome Cid

Cette année, la rédaction de Hajde couvrira pour vous le festival Exit, à Novi Sad, l’occasion de revenir sur l’histoire d’un évènement devenu, en moins de 20 ans, une référence musicale estivale.

Weekend dernier : les ouvriers s’affairent sur la forteresse de Petrovaradin pour assembler les scènes et les stands. Tout doit être prêt dans quelques jours pour accueillir l’édition 2017 du festival Exit. Comme chaque année désormais, la ville de Novi Sad s’attend à accueillir plusieurs dizaines de milliers de personnes pour les concerts du festival qui verront se produire une cinquantaine de groupes, DJ’s et chanteurs, avec des guest stars comme Alan Walker ou Liam Gallagher.

À l’échelle de Novi Sad, il s’agit d’un évènement considérable, probablement le seul moment de l’année où les capacités d’hébergement de cette ville de 350 000 habitants sont au maximum.

La forteresse de Petrovaradin, prête à accueillir le festival.

Rien ne prédisposait cependant le festival à devenir ce rendez-vous incontournable de la musique, rassemblant des pointures sur un panel éclectique, de David Guetta à Manu Chao, en passant par Stromae, Motorhead, et bien d’autres.

La première édition du festival, en effet, avait un but essentiellement politique. Nous sommes alors en 2000, et l’opposition à Milošević se prépare à des élections présidentielles en septembre, avec pour but de gagner le pouvoir. Rassemblant quelques dizaines de groupes locaux, le festival est vu comme une plateforme d’expression politique anti Milošević, ce qui explique jusqu’au nom du festival, qui n’est qu’une contraction d’un slogan utilisé par ses organisateurs, Exit out of ten years of Madness (sortie de 10 ans de folie).

Milošević évincé du pouvoir, le festival commença alors à prendre son envol, soutenu par la nouvelle administration serbe, et ce malgré des affaires récurrentes de mauvaise gestion financière et de détournements de fonds. Le festival entama alors un tournant plus commercial, notamment en concluant des partenariats de sponsoring de plus en plus importants. Ce virage eut pour conséquence de modérer l’aspect politique initial, mais permit, dans le même temps, d’en booster sa notoriété en finançant la venue de stars de plus en plus importantes. La programmation, d’ailleurs, finit par faire parler d’elle, et donna la possibilité au festival d’être couvert par des médias de plus en plus importants, suite par exemple à la couverture qu’en fit la BBC en 2005 qui marqua l’entrée du festival dans la cour des grands évènements européens. Un géant était né, celui que nous connaissons désormais.

Banderoles faisant la promotion d’Exit dans le centre ville de Novi Sad

Au niveau de la structure légale et commerciale, les dernières années ont vu une complexification du fonctionnement du festival. Alors que la communication du festival met en avant la fondation Exit, une ONG qui promeut les initiatives en faveur de la culture, et de l’implication de la jeunesse dans la société civile, le festival est relié, d’après une enquête de 2014, à 7 entités légales. Au-delà de l’aspect philanthrope, cette structuration a permis le développement de la “marque” Exit à travers les Balkans, avec la création d’autres festival sous le même nom, d’abord à Budva, au Monténégro, puis, depuis cette année, à Umag, en Croatie.

Mais au fait, à quoi ressemble le festival, vu de l’intérieur ? Pour le savoir, attendons encore quelques jours, afin de le découvrir ensemble !

Crédits photo: J.Cid

Classé sous :Serbie, Lifestyle, Musique Balisé avec :#musique, Exit, Festival, histoire du festival exit, Novi Sad, Serbie

juillet 2, 2017 by Jerome Cid

Commençons aujourd’hui la découverte du festival Exit par une visite de la ville qui l’héberge, Novi Sad. Située à moins de 60km de Belgrade, la seconde ville de Serbie offre une image totalement différente du pays, du fait de son histoire particulière. Découvrons-là ensemble !

Y’a-t-il une vie en dehors de Belgrade ? Lorsque l’on y vit, on a tendance à se poser la question. La capitale serbe a en effet une taille démesurée par rapport aux autres villes du pays. Sur les 7 100 000 habitants du pays, 1 659 000 vivent dans l’agglomération de la capitale. La seconde ville, Novi Sad, fait presque office de quartier comparée à Belgrade, avec ses 341 000 habitants.

Dans le centre ville de Novi Sad

Novi Sad et la Serbie : deux histoires différentes

Novi Sad garde malgré cette différence de taille tout son intérêt, notamment historique et culturel. Lorsque l’on arrive de Belgrade, il est parfois difficile de croire que les deux villes sont dans le même pays, et pour cause : pendant très longtemps, elles ne l’ont pas été. Pendant plusieurs siècles, en effet, la région a été le théâtre de l’affrontement entre Empire Ottoman et Empire Austro-Hongrois. Entre 1521 et 1526, Constantinople s’empare d’une vaste région située grosso modo entre Belgrade et Budapest. Cette conquête va se poursuivre dans les années qui suivent, les Ottomans parvenant aux portes de Vienne en 1529, qu’ils n’arriveront cependant pas à conquérir. 

La défaite du siège de Vienne va marquer un tournant décisif dans le bras de fer entre la capitale autrichienne et Constantinople, qui va amorcer un très long recul du pouvoir de cette dernière en Europe (qui prendra fin avec la dissolution finale de l’empire Ottoman en 1919). Concernant nos deux villes serbes, les influences vont être très différentes : alors que la Sublime Porte perd la région de Novi Sad en 1687 au profit des Austro-Hongrois, il faudra attendre l’indépendance de la Serbie en 1878 pour que Belgrade ne soit plus sous la tutelle de Constantinople. Novi Sad, et tout le nord de la Serbie ne finiront par passer sous contrôle serbe qu’après la chute de l’empire Austro Hongrois et le traité du Trianon en 1919.

La cathédrale Catholique de Novi Sad, l’église du Nom-de-Marie
La cathédrale Orthodoxe de Saint Georges

Novi Sad, capitale de Voïvodine

La mairie de Novi Sad : l’inscription « mairie » est indiquée dans quatre des langues officielles de Voïvodine : le serbe, le hongrois, le slovaque et l’ukrainien

200 ans d’histoire différente ont donc marqué le visage de la ville. Alors que l’on peut encore retrouver assez facilement de l’influence ottomane à Belgrade, que ce soit dans l’urbanisme ou dans certains monuments, Novi Sad, elle, a conservé une très forte identité Austro-Hongroise, au niveau de l’architecture par exemple, très fortement inspirée du baroque viennois, ou même au niveau de la composition sociologique.

Novi Sad est en effet la capitale de la province de Voïvodine, la région contrôlée par les Austro-Hongrois jusqu’en 1919, qui a la particularité d’être beaucoup plus hétérogène au niveau des communautés que le reste de la Serbie. Bien que Novi Sad et la Voïvodine soient à forte majorité peuplées de Serbes, 34% de la population de la région appartient à une autre communauté. Les Hongrois sont ainsi la seconde nationalité de la province, avec 13% des habitants, auxquelles s’ajoutent une mosaïque de communautés, comme les Slovaques, les Croates, les Roms, les Roumains, les Monténégrins, les Ukrainiens, les Allemands, etc.

Loin d’être anecdotique, cette hétérogénéité constitue le fer de lance de l’identité de Voïvodine, qui lui permet de bénéficier d’un statut autonome en Serbie, et ce depuis la fondation de la Yougoslavie communiste. La plupart des minorités de la région bénéficie donc d’un statut protégé, accordant au niveau local certains droit au bilinguisme, et la province, elle, jouit d’une certaine autonomie sur une bonne partie des questions administratives : la culture, l’éducation, la protection sociale, l’écologie, l’agriculture et l’économie de manière plus générale.

Monument dédié aux victimes de la Shoah, la forteresse de Petrovaradin en arrière-plan

Pourquoi visiter Novi Sad ?

Visiter Novi Sad revient donc à visiter une Serbie différente. Moins chaotique, mais aussi moins balkanique dans son atmosphère. Elle mérite toutefois que l’on s’y arrête, tant l’ambiance y est agréable, avec ses vastes rues piétonnes au centre desquelles se dresse la cathédrale catholique. Eloignez-vous du centre ville, et vous découvrirez, sur les bords du Danube, la forteresse de Petrovaradin, l’un des symboles de la victoire Austro-Hongroise contre les ottomans.

L’aspect gastronomique n’est pas, non plus, à oublier. La Voïvodine est en effet la région la plus fertile de Serbie, il s’agit donc de la meilleure occasion pour déguster le meilleur de la nourriture serbe, parfois assaisonnée à la sauce hongroise. L’alcool, lui aussi, est à l’honneur : la production locale de fruits permet ainsi de bénéficier d’un choix important d’eaux de vie de fruits (la rakija), disponibles sur les marchés de la ville à des prix défiant toute concurrence (moins de 5 euros le litre), et la proximité des vignobles de Sremski Karlovci donne la chance de goûter l’un des meilleurs vins du pays.

Pêcheurs sur le Danube, à Novi Sad

Quelques informations pratiques

Comment se rendre à Novi Sad ?

La ville ne disposant pas d’aéroport, il sera nécessaire de prendre le train ou le bus depuis Belgrade. Compter environ 1h30-1h45. Le train est légèrement plus rapide et coûte près de deux fois moins cher que le bus, mais la fréquence est beaucoup moins importante.

Les horaires de train

Les horaires de bus  (disponibles en serbe uniquement)

Combien de temps rester ?

Pour visiter la ville : une journée suffit. Pour découvrir la ville et ses alentours tranquillement : entre 2 et 4 jours, les soirées étant particulièrement agréables

Que visiter ?

Le centre ville et son réseau de rues piétonnes

L’église catholique du Nom-de-Marie de Novi Sad

La forteresse de Petrovaradin

Les marchés : Futoška Pijaca et Riblja Pijaca

Les bords du Danube

Sremski Karlovci

Crédits photo : J. Cid

Classé sous :Serbie, Lifestyle Balisé avec :Découverte, Festival, nord de la serbie, Novi Sad, que visiter a novi sad, Serbie, Tourisme, visite

avril 10, 2017 by Jerome Cid

Une route droite, sur plus de 10 km. De la brume qui réduit notre champ de vision. Pas de doute, nous sommes en Voivodine, cette région du nord de la Serbie, alors que les températures se réchauffent. L’occasion de visiter la Slaninijada de Kačarevo, un festival dédié à la charcuterie. Bienvenue dans le monde de la Serbie rurale, à la fois joyeux, mais aux perspectives sombres.

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Classé sous :Serbie, Lifestyle, Société Balisé avec :Charcuterie, Festival, Kacarevo, Serbie, Slaninijada, Voivoidine

janvier 25, 2017 by Jerome Cid

Frappés de plein fouet par une vague de froid depuis le début d’année, les Balkans font face à des températures très largement en dessous de la moyenne. Cet épisode, qui désorganise la région, offre cependant un spectacle qui n’avait pas été vu depuis longtemps : le Danube gelé. Rendez-vous, non pas sur les rives du Danube, mais sur le Danube gelé !

Danube gelé

Jusqu’à -20ºC la nuit, des températures qui dépassent à peine le 0 au plus chaud de la journée. Comme une bonne partie de l’Europe orientale, 2017 a réservé un début d’année plutôt froid à la Serbie.

Comme les capitales voisines, Belgrade a dû s’adapter, non sans mal, à cette situation, qui reste inhabituelle : le dernier épisode aussi froid remonte à 2012, mais n’avait duré guère plus d’une semaine

.

Le principal symbole de la situation provient certainement du Danube : les températures négatives ont en effet provoqué la formation de glace tout au long du fleuve, atteignant parfois plus d’un mètre d’épaisseur, forçant la majeure partie des pays traversés par le Danube à stopper la navigation pendant quelques jours.

Le trafic a depuis repris, grâce à l’intervention de brise-glaces, principalement fournis par la Hongrie, la Serbie ne disposant pas des ressources nécessaires.

Les températures restant toujours extrêmement froides, le Danube offre un spectacle inédit depuis plusieurs décennies : l’occasion unique de le fouler de ses propres pieds, comme ici à Zemun, le samedi 21 janvier :

(toutes les photos : J.Cid)

Ces images sont parties pour rester, dans la mesure où les prévisions pour les prochains jours ne prévoient pas d’amélioration. La crainte provient maintenant de la fonte de ces glaces, et des inondations qui pourraient suivre. Le gouvernement Serbe affirme toutefois avoir la situation sous contrôle.

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janvier 17, 2017 by Jerome Cid

Quelques jours après la tentative de Belgrade de faire rouler au Kosovo un train arborant le slogan « le Kosovo est la Serbie », revenons aujourd’hui sur cette affaire, sur son origine, et sur ce qui pourrait désormais arriver. Une occasion de revenir sur la situation au nord du Kosovo.

Rappel des évènements

Annoncé en grande pompe par le gouvernement serbe, le projet prévoyait, pour une période d’essai, de faire circuler un train (made in Russia) entre Belgrade et Mitrovica. Présenté comme étant une première depuis la guerre de 1999, ce train se devait être une réponse à un besoin des populations locales, et devait, pour l’évènement, arborer une livrée spéciale indiquant en gros “le Kosovo est la Serbie”. Le train n’a finalement pas pu entrer sur le territoire du Kosovo, ayant été bloqué par les autorités kosovares à la frontière.

Depuis, la situation reste relativement confuse, Pristina criant à la provocation, alors que Belgrade affirme que les forces kosovares auraient miné la voie ferrée, ce que le gouvernement du Kosovo réfute absolument. En parallèle, Belgrade accuse désormais Pristina de mettre en danger les populations serbes du Kosovo.

Le contexte : une situation tendue au nord du Kosovo

Pour comprendre un peu plus précisément la situation, revenons sur la situation du nord du Kosovo, et des chemins de fer sur le pays.

carte muette du nord du kosovo
Carte des municipalités du nord du Kosovo Source: NordNordWest/Wikimedia/Creative Commons

Alors que la majorité de la population au Kosovo est albanaise, le nord du Kosovo (principalement toute la zone se situant au nord de la rivière Ibar) est à très forte majorité serbe. Cette situation, dès la fin de la guerre, a rendu très compliquée, voire impossible, la mise en place d’institutions contrôlées par l’administration kosovare, d’abord sous contrôle de l’ONU, puis progressivement de plus en plus autonome, jusqu’à la déclaration d’indépendance du 17 février 2008.

Malgré le retrait des troupes serbes en 1999, les administrations serbes, sous contrôle de Belgrade ont continué à opérer dans cette partie nord du Kosovo. Des services publics comme la poste ou les télécoms, jusqu’à certaines administrations comme l’état-civil, des dizaines de « structures parallèles » se sont maintenues.

La problématique ligne du nord

Venons-en aux chemins de fer : le conflit ayant interrompu le trafic ferroviaire, celui-ci fût remis en place par les troupes de l’OTAN dès la fin de 1999, avant tout pour transporter des troupes et du matériel vers le Kosovo. La gestion fut très rapidement transférée aux autorités civiles, en l’occurrence la Mission Intérimaire des Nations Unies au Kosovo (MINUK), qui remirent en place une compagnie pour exploiter du trafic civil, à la fois passager et militaire, sur le territoire. Dans le cadre du retrait progressif de la communauté internationale, la compagnie fut finalement transférée aux autorités locales naissantes (en l’occurrence le gouvernement du Kosovo) en 2005.

french-troops-train-mitrovica-kosovo
Troupes françaises quittant Mitrovica en train, février 2010.
Photo : J. Cid

Parmi les services proposés par les chemins de fer du Kosovo, l’un d’entre eux acquit une mission de maintien de la paix. La principale ligne du territoire, en effet, le traverse du nord au sud, de la frontière avec la Macédoine jusqu’à la frontière avec la Serbie, en passant par bon nombre de villages à majorité serbe. Il fut donc mis en place dès 2002 un système de “trains de la liberté de mouvement”, parcourant cette ligne du sud au nord, permettant ainsi aux serbes de se déplacer plus facilement à travers le Kosovo, et même au-delà, étant donné qu’une correspondance était organisée à la frontière serbe avec un train se rendant jusqu’à Belgrade.

La gare de Mitrovica-Sud (en zone à majorité albanaise) en février 2010 Photo : J. Cid

La situation se détériora cependant en 2008. Suite à la déclaration d’indépendance du Kosovo, des manifestants serbes se rendirent au nord de Mitrovica et bloquèrent le trafic en provenance du sud de l’Ibar. Les chemins de fer du Kosovo furent contraints de suspendre le trafic. Dans les jours qui suivirent, les chemins de fer serbes mirent en place leur propre desserte au nord du Kosovo, de la frontière serbe jusqu’à la banlieue de Mitrovica (la gare de Zvečan, située à 1500m du centre de Mitrovica). Les nouveaux arrivants proposèrent d’abord une ligne directe vers Belgrade, qui fût finalement discrètement raccourcie en décembre 2009 à Kraljevo, probablement en raison du manque de fréquentation (bien qu’aucune raison officielle n’ait été donnée). La situation fut depuis lors stable, le seul évènement notable étant la construction d’une nouvelle gare pour Mitrovica dans le nord de la ville (contrôlé par les serbes), les quelques tentatives de négociations entre Pristina et Belgrade n’ayant pas abouti à ce sujet… jusqu’au train de janvier 2017.

Derrière l’incident, la symbolique

La symbolique derrière ce train est, bien entendu, assez importante, ce qui explique ce déchaînement de passion.

L’idée de faire rentrer au Kosovo un train avec une inscription comme “le Kosovo est la Serbie” peut-être aisément perçue comme une provocation pour Pristina. La manière dont Belgrade a annoncé la nouvelle puis géré ses retombées est là-aussi très symbolique.

Le train en provenance de Belgrade en gare de Zvecan en septembre 2009
Photo : J. Cid

Comme nous avons pu le voir, cette reprise de la desserte présentée comme une première depuis la guerre, relayée par la presse serbe, et par des médias étrangers (le Figaro par exemple, ou encore le Monde), n’en est pas une : le trafic dans le nord du Kosovo a été très vite rétabli après la guerre, et la liaison directe avec Belgrade a existé pendant deux ans. Relancer cette ligne, en soi, n’avait donc rien d’un scoop. Plus encore, les accusations faites par le gouvernement serbe depuis ne sont pas non plus anodines : dénoncer un minage des voies par les autorités de Priština/Prishtina fait référence directement à l’attentat de Podujevo en 2001, lorsque des nationalistes albanais ont fait exploser un bus serbe à l’aide d’une mine télécommandée en plein Kosovo.

Aucune preuve ne vient étayer l’accusation de Belgrade quant aux mines, mais elle permet à la Serbie de déterrer de vieux et douloureux souvenirs. Plus encore, la rhétorique adoptée par Belgrade depuis cet évènement n’est clairement pas en faveur d’une détente, le président Serbe, Tomislav Nikolić, ayant tenu des propos ouvertement belliqueux : “Si des serbes sont tués, nous n’enverrons pas seulement l’armée, nous y irons tous, moi le premier, ce ne serait pas ma première fois” (voir la déclaration ici, en serbe).

Ces propos sont toutefois à prendre avec du recul, tant la faisabilité d’une intervention serbe au Kosovo serait rendue compliquée par la présence de troupes de l’OTAN sur le territoire. Ils viennent toutefois se joindre à un regain de tensions entre Prishtina et Belgrade depuis deux ans, les négociations entre les deux gouvernements étant désormais au point mort.

Le train Belgrade Mitrovica en septembre 2009, dans le nord du Kosovo
Photo : J. Cid

Et maintenant, quelle suite ?

Et la réaction internationale, dans tout ça ? L’idée de Belgrade de faire circuler un tel message sur un train dans le nord du Kosovo, la zone la plus sensible d’Europe (hors espace post-soviétique) aurait dû provoquer (au minimum) quelques commentaires de la communauté internationale, très largement présente dans la region, notamment sur ses potentielles conséquences diplomatiques. Il n’en a rien été.

Belgrade, tout comme Pristina sont, au final, en train de gérer eux-mêmes la crise. Cela pourrait être un bon signe, celui d’une passation des pouvoirs après près de 20 ans de “tutelle” internationale. Force est de constater que cette transition est très loin de se faire calmement. Reste à voir maintenant quelle sera la suite des événements : la pression peut-elle désormais redescendre, ou bien l’escalade est-elle inéluctable ?

Classé sous :Kosovo, Actus, Société Balisé avec :belgrade, chemin de fer, Kosovo, mitrovica, nord, nord du kosovo, Serbie, tensions

novembre 2, 2016 by Jerome Cid

Passant très souvent au second plan lors de la couverture de la crise par les médias, les bénévoles sont pourtant une partie intégrante de l’aide aux réfugiés. Alors que la route des Balkans est désormais -officiellement- fermée, nous sommes allés à la rencontre des  volontaires de l’ONG North Star à Kelebija, à la frontière entre la Serbie et la Hongrie.

[Lire plus…]

Classé sous :Société, Actus, Serbie Balisé avec :frontière, hongrie, Kelebija, mur hongrie, Réfugiés, Serbie, volontaires

octobre 26, 2016 by Jerome Cid

Cette photo du concert de jeudi dernier sur la place de la République à Belgrade nous permet aujourd’hui de revenir sur la controverse “Beograd na Vodi” (Belgrade sur l’eau) à laquelle fait face le gouvernement serbe depuis désormais près de deux ans.

Initié en 2014, et formalisé en 2015, le projet, issu d’un partenariat entre l’Etat Serbe et la firme d’Abu Dhabi Eagle Hills, vise à redynamiser la zone située entre la gare de Belgrade et le parc des expositions, sur laquelle se dressaient jusque-là essentiellement des friches industrielles. 3,5 milliards d’euros d’investissements sont donc prévus, entre appartements, bureaux, hôtels et centre commerciaux de luxe, le tout surplombé par une tour de 210 mètres de haut.

Dès qu’il a été dévoilé, Beograd na Vodi a cependant suscité de vives polémiques, que ce soit sur l’absence de concertation avec la société civile, le manque de transparence du contrat, resté pendant longtemps secret, ou encore sur son impact urbanistique. Les critiques ont redoublé en avril 2016 suite à la destruction sans autorisation en pleine nuit de plusieurs bâtiments dans le quartier de Savamala, incluant un centre d’aide aux réfugiés, par des hommes encagoulés. La mairie de Belgrade a tout d’abord nié son implication, avant que le gouvernement serbe ne reconnaisse l’implication de la municipalité.

Les manifestations contre le projet, dirigées par l’association “ne Davimo Beograd” (ne coulons pas Belgrade), se succèdent donc depuis le mois de septembre 2015, avec plus ou moins de succès (des participations allant de 500 à 10 000 personnes en fonction des dates).

Le mouvement pourrait désormais prendre un nouvel élan suite à la décision ce mois-ci de “ne Davimo Beograd” de s’associer à d’autres associations issues de la société civile pour fonder un mouvement politique. Les analystes politiques, cependant, doutent des capacités de cette nouvelle alliance à pouvoir percer sur la scène locale. Affaire à suivre.

Classé sous :Serbie, Actus, Société Balisé avec :Belgrade sur l’eau, Beograd na Vodi, Savamala, Serbie

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