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octobre 27, 2017 by Jerome Cid

Une fois n’est pas coutume, le son de la semaine va s’intéresser aujourd’hui à un fait d’actualité, celui de la disparition du chanteur tchétchène gay Zelimkhan Bakaev depuis plus de deux mois. L’occasion pour nous de revenir sur la situation critique de la communauté LGBTQ en Tchétchénie.

Zelimkhan Bakaev
Zelimkhan Bakaev en juin 2017 – Source : Bersan/CC BY-SA 4.0

Le chanteur Tchétchène montant

Il était l’une des étoiles montantes de la pop en Russie. Zelimkhan Bakaev était parti pour devenir l’une des nouvelles stars de la chanson russe. Repéré à Assa, un concours musical tchéténo-ingouche en 2013, sa carrière se dessine dans les années qui suivent, avec des titres come Nana ou Bez Tebya (sans toi), qui atteignent des records d’audience, non seulement au Caucase, mais aussi de plus en plus dans le reste de la Russie, le promettant à une célébrité dépassant ses montagnes natales.

À l’été 2017, vivant depuis peu à Moscou, sa participation prévue au casting pour la 10ème saison de New Star Factory (Fabrika Zvyozd, la version russe de la Star Academy) lui laissaient miroiter une possible carrière au niveau national, voire même international.

Disparition et silence radio

Zelimkhan, finalement, ne participera pas au casting. Le 8 août 2017, il retourne en effet en Tchétchénie, pour assister au mariage de sa sœur. Avant les noces, il se rend à Grozny, pour rencontrer des producteurs locaux, alors qu’il est, depuis peu, interdit d’antenne sur les ondes tchétchènes. On ne le reverra pas. D’après des médias indépendants Russes(la télévision Dozhd et Novaya Gazeta) citant des témoins , des hommes en uniformes l’auraient ce jour-là enlevé en pleine rue.

Depuis, aucune nouvelle. Son téléphone est éteint, il n’aurait depuis envoyé qu’un seul message, indiquant à sa famille qu’il allait partir à l’étranger. Le 24 septembre, rebondissement : la télévision d’Etat Grozny TV, proche du pouvoir Tchétchène, publie une vidéo de l’artiste, affirmant qu’il se trouve en Allemagne et qu’il ne souhaite pas rentrer en Russie, ni en Tchétchénie. Seul petit problème : le mobilier et les produits présents sur la vidéo sont Russes, et les polices aux frontières de l’espace Schengen sont formelles : Zelimkhan n’est jamais entré sur le territoire de l’UE.

Le 20 octobre, les craintes se confirment de plus en plus : Zelimkhan serait bel et bien mort. Le site LGBTQ NewNowNext publie en effet ce jour-là un article reprenant les propos de Igor Kochetkov, le fondateur de l’ONG russe LBGT Network, qui affirme, selon ses sources, que l’artiste aurait été arrêté, le 8 août, par les autorités tchétchènes pour « suspicion d’homosexualité », avant d’être amené dans un centre de détention, torturé puis tué dans les heures qui ont suivi. Si aucune source officielle ne vient valider ou contredire cette déclaration, elle vient en tout cas appuyer tous les témoignages indépendants de ces derniers mois : Bakaev n’est jamais reparti de Tchétchénie, car il y a été tué.

Cette disparition vient remettre en évidence la persécution de la communauté LGBTQ en Tchétchénie. En mai 2017, une enquête du journal russe Novaya Gazeta révèle que les autorités tchétchènes, menées par Ramzan Kadyrov, le président de la république autonome de Tchétchénie, mènent une « purge gay » sur son territoire. Les tchétchènes sont en effet encouragés à éliminer les homosexuels de leurs familles, ou bien à les dénoncer aux autorités, qui les arrêteront alors avant de les interner dans des camps, pour se charger de les exécuter. Kadyrov démentira mollement ces informations, affirmant qu’il n’y a pas d’homosexuels en Tchétchénie, car les familles s’occupent déjà de leur sort.

Bakaev (à droite) aux côtés de Kadyrov (à gauche) en 2015 – Source : compte Instagram de Bakaev, supprimé sans explications suite à sa disparition

Les exactions du pouvoir tchétchène encore plus évidentes

La disparition de Bakaev vient, quelques mois plus tard, rappeler que la situation n’a pas évolué en Tchétchénie, malgré les maigres enquêtes du pouvoir central russe à ce propos. Au niveau politique, on peut cependant se poser des questions sur l’impact que cet assassinat aura.

Le pouvoir de Kadyrov, en effet, vient de rendre encore plus visible la situation des communautés LGBTQ sur son territoire. Le message est désormais clair, aucun gay ne sera épargné par sa politique, quelle que soit sa célébrité. L’affaire, cependant, pourrait au final se retourner contre le président tchétchène : la disparition d’une star, en effet, rend encore plus visible et évident le sort réservé aux homosexuels en Tchétchénie, et accentuer la pression internationale, mais aussi russe contre cette politique.

En attendant, les autorités de Grozny continuent à exécuter des personnes pour leur homosexualité…

Classé sous :Russie, Actus, Musique, Société Balisé avec :bakaev, deces, disparition, gay, grozny, homophobie, homosexuel, kadyrov, LGBT, lgbtq, mort, russe, Russie, tchetchene, tchétchénie, zelim, zelim bakaev, zelimkhan

septembre 19, 2017 by Jerome Cid

L’édition 2017 de la Gay Pride de Belgrade terminée, l’heure est au bilan. Pour de nombreux commentateurs, il s’agit d’une réussite. Une opinion que ne partage pas notre correspondant local Jérôme, qui était dans le cortège.

Quatrième d’affilée : l’édition 2017 de la Gay Pride de Belgrade a été un succès… Elle est en tout cas considérée comme telle. Vue de l’extérieur, elle en a en effet tout l’air : la participation a été plus importante (tout au moins selon les organisateurs), aucun accrochage n’a eu lieu, et, cerise sur le gateau, la première ministre a pris part à la parade, une première dans l’histoire.

Départ imminent de la Gay Pride

C’est une très belle histoire, certes. Cependant, vu de l’intérieur, les choses sont très loin d’être aussi simple. Jettons-y un coup d’oeil.

2017, c’ était pour moi la seconde couverture de la Gay Pride de Belgrade, après ma première expérience en 2016. Il est certes difficile de mesurer précisément le nombre exact de participants, mais la cuvée 2017 semblait clairement plus petite que sa précédente. Le volume de participants, au début et à la fin du cortège, était nettement plus clairsemé, la foule moins compacte… Mais bon, accordons malgré tout le bénéfice du doute aux ONG, et assumons qu’il y a eu effectivement 800-900 personnes qui se sont jointes à la manifestation, conformément à leurs affirmations.

Les drapeaux arc-en-ciel font face au temple Saint Sava… tout un symbole

Passons maintenant à la question des violences. pour 900 participants, entre 2000 et 5000 policiers ont été déployés dans la ville. Il n’était pas question ici de seulement dévier la circulation pour faire de la place au cortège. La police était littéralement partout dans le centre ville, qui était totalement bloqué, plusieurs heures avant le début de la parade, ce qui a complètement paralysé son activité. Avec deux à cinq policiers par manifestant, on comprend aisément que toute violence était matériellement impossible. Un satisfecit sur cette question est totalement absurde,

Des policiers sont postés, au cas-où
Sur cette photo, trois lignes de policiers apparaissent : au fond, des policiers en civil, au milieu, des unités anti-émeutes, au premier plan… les hommes en noir. Aucun insigne, mais toujours en groupe, avec des talkie-walkie… impossible de savoir qui sont-ils
Rajoutons aussi la sécurité privée, d’une charmante société répondant au nom de KGB. Ici protégeant l’artiste Alex Elektra

Venons-en à présent au plus important : la première ministre, et plus généralement aux nombreux VIP de la manifestation. C’est en fait la question centrale de la Gay Pride. Qui est Ana Brnabic ? En écoutant et lisant ce qui se dit et s’écrit à son propos, il s’agit de la première femme, et de la première personne issue des communautés LGBTQ à accéder à une fonction de chef de gouvernement en Europe du Sud-Est. Et à part ça ? En fait pas grand chose n’est dit sur son action passée, présente et future. Pour résumer, la majeure partie de son image est fondée sur ce qu’elle est, et non sur ce qu’elle fait. Par conséquent, il aurait au contraire été surprenant de ne pas la voir durant la parade, dans la mesure ou son image “de marque” est construite sur son sexe et son orientation sexuelle.

Ana Brnabic répondant aux journalistes. Juste derrière, bien en évidence, Sinisa Mali, maire de Belgrade, qui ne bougera pas tout au long de la séance de questions-réponses à la première ministre. Des élections municipales ont lieu au printemps…

Elle n’était cependant pas la seule à prendre part à la parade. Quelques autres figures politiques locales, comme Sinisa Mali, le maire de Belgrade, ou le leader du parti Libéral Démocratique (LDP), Cedomir Jovanovic s’étaient joints, ainsi qu’un nombre important de diplomates étrangers. Pour résumer, la manifestation était “the place to be” pour tout représentant des “démocraties libérales” en Serbie.

Sem Fabrizi, chef de la délégation de l’UE en Serbie, qui agite le drapeau arc en ciel de la Gay Pride. La scène durera moins de 30 secondes

Le lien entre le déploiement policier et les participant apparaît désormais. Il est inconcevable pour l’Etat serbe que la parade échoue, et ce quelque soit le prix à payer, vu que la communauté internationale a les yeux rivés dessus. En 2010, lorsque la Gay Pride a fini dans un bain de sang, la situation critique des communautés LGBTQ est passée sous les feux de la rampe. La parade, et plus généralement les questions gay en Serbie sont rapidement devenus des indicateurs des “progrès” de la société serbe.

Dans un tel contexte, la reprise de la Gay Pride annuelle a été percue comme un immense pas en avant. “Vous voyez, ce gouvernement serbe fait quelque chose pour les gays, nous devons les soutenir sur leur chemin vers une société moderne”, des diplomates, analystes politiques et observateurs LGBTQ extérieurs pourraient dire…

Le seul drapeau européen que j’ai pu remarquer dans la Gay Pride

On peut par conséquent en déduire que seules quelques centaines de personnes, d’une parade déjà minuscule, participent à la Gay Pride en ayant réellement une raison de manifester, et non seulement d’indiquer un très vague soutien à la cause. À titre de rappel, Belgrade, ce sont 1 300 000 habitants (hors banlieue), et aucune autre ville de Serbie n’organise de parade. Inutile de dire que la contribution de la population serbe à l’évènement est non-existant.

De nombreuses raisons peuvent expliquer la situation. La principale reste cependant le fait qu’une très grande partie de la population est homophobe. Désolé de décevoir certains analystes, mais il s’agit là d’une réalité dans le pays : différents sondages menés entre 2012 et 2015 révèlent qu’entre 40 et 50% de la population considère toujours l’homosexualité comme une maladie. Au niveau des progrès de l’Etat serbe, l’évolution est là aussi très feutrée. Le cadre légal a beau évoluer légèrement, son application n’est qu’anecdotique. La diffamation et la discrimination des personnes issues des communautés LGBTQ n’est, en réalité, quasiment jamais poursuivie. La lecture des rapports de l’Union Européenne à ce sujet ne montre d’ailleurs quasiment aucune évolution chaque année. Je serais d’ailleurs curieux de savoir ce qu’Ana Brnabic pense des couvertures d’Informer, un tabloïd proche du président Serbe Aleksandar Vucic (vous savez, celui qui l’a nommée à son poste actuel), qui va jusqu’à utiliser l’équivalent serbe de “pédé” sur ses couvertures…

« les pédeés marchent, les Serbes payent »… la charmante couverture du Tabloïd informer en septembre 2015. Aucune condamnation

Face à une telle situation, il est assez douloureux d’entendre certains observateurs extérieurs quand ils parlent de l’amélioration de la situation, comme par exemple le représentant de la Gay Pride d’Amsterdam, venu pour l’occasion. “Il y a besoin de temps pour que les choses évoluent”, “le progrès est énorme”, “notre premier ministre n’a jamais participé à la parade”. Il s’est même permis une remarque “vous avez parfois besoin de faire un petit pas en arrière pour aller plus loin en avant”. Se permettre de donner une telle leçon est clairement choquant dans la situation actuelle. Qu’est-ce qu’un pas en arrière lorsque l’on est en Serbie ? Revenir à la situation de la Gay Pride de 2010 ?

J’ai donc quitté cette parade avec le sentiment qu’il s’agissait d’un bon plan de com’ pour les acteurs publics qui ont investi dedans : le gouvernement serbe, et une partie de la communauté internationale. Cependant, avec quasiment aucun participant, des centaines de millers d’euros dépensés (si ce ne sont des millions), et un cortège matériellement coupé du monde qui l’entoure du fait du dispositif de sécurité, ce plan semble tout de même discutable.

Que faire, du coup ? La réponse est difficile à trouver. Concernant la parade, cependant, d’autres solutions existent déjà : une “Gay Pride alternative” a ainsi été organisée en juin, par d’autres ONG mécontente de la parade principale. Elle était bien moins médiatisée, mais elle n’a nécessité ni appel à des milliers d’uniformes, ni provoqué de violences notables. Si la division au sein d’un mouvement social n’est jamais une bonne idée, cette seconde parade devrait peut-être amener à une réflexion sur la manière dont les acteurs publics se sont accaparés la cause LGBTQ en Serbie…

Classé sous :Serbie, Actus, Société Balisé avec :2017, ana brnabic, belgrade, beograd prajd, gay pride, homophobie, hoosexuel, lesbienne, LGBT, lgbtq, manifestation, parade, premier ministre, Serbie

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