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janvier 12, 2022 by Quentinprod

Comme beaucoup d’événements culturels, le Salon du Livre des Balkans, organisé à Paris, avait été malheureusement annulé en 2021.
Mais il est de retour les 11 et 12 février 2022 pour notre plus grand bonheur, avec un programme conséquent pour fêter sa dixième édition !

Les passionnés des Balkans ont rendez vous les 11 et 12 février prochains à l’INALCO (Paris 13ème) pour une dixième édition – gratuite – où seront proposés rencontres littéraires, projections, débats, tables rondes ou encore dédicaces d’auteurs.
Entre chacun de ces temps forts, vous pourrez déambuler entre les stands des différents libraires et éditeurs invités afin de découvrir leurs très nombreuses références sur les Balkans dans tous les domaines (romans, histoire, géopolitique etc).

Découvrez le programme complet, avec quelques surprises qui pourraient s’ajouter :

Vendredi 11 février

Tresor national

16h – Ouverture du salon, avec inauguration de l’exposition d’affiches et photographies retraçant les dix ans du salon

16h30 – Rencontre « Trois Villes Trois Epoques », avec :
– Ylljet Alicka pour « Métamorphose d’une capitale »
– Ivan Nielsen pour « Les carnets de Salonique »
– Sedef Ecer pour « Trésor national »

17h30 – Projection du film documentaire « Do you got out » de Ines Jokos (croate sous titré anglais). Lauréat du festival SEE à Paris en 2021

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18h – Rencontre sur la littérature croate contemporaine, avec la traductrice Chloé Billon, autour des ouvrages de Dubravka Ugresic, Bekim Sejranovic, Olja Savicevic et Robert Perisic.
Dialogue avec Marie Vrinat Nikolov, enseignante à l’Inalco

19h – Table ronde « De l’Histoire à la fiction », avec
– Timothée Demeillers pour « Demain la brume »
– Jeton Neziraj pour « Vol au dessus du théâtre du Kosovo – Spectacle pour 4 acteurs»
– Florina Illis pour « Le livre des nombres »
– Nedim Gursel pour « Balcon sur la Méditerranée, cet hiver à Sarajevo»
Echanges modérés par Bernard Lory, historien et enseignant à l’INALCO

Le ministere de la douleur

21h – Présentation du livre d’Adrien Selbert « Les bords réels », consacré à la Bosnie d’aujourd’hui 25 ans après la fin de la guerre, et projection des photographies issues du livre. Ce livre fait partie de la sélection des 10 livres remarqués par le Prix Nadar 2021.
Echange animé par Pascal Hamon, directeur du Salon

Samedi 12 février

10h – Ouverture au public

11h – Rencontre avec le thème « Comment parler de l’actualité littéraire balkanique ? », avec Jean Paul Champseix, Timur Muhidine et Nicolas Trifon. Animé par Ornela Thodoroshi

13h – Rencontre autour des Fables de La Fontaine, d’Esope et du bulgare Stojan Mihajlovski, avec les élèves de l’Ecole de langue bulgare « Cyrille & Méthode », de l’Ecole de langue turque « De la Seine au Bosphore » et de l’Ecole Grecque de Châtenay Malabry.

15h – Conférence débat « La liberté de la presse dans les Balkans », avec les directeurs des septs éditions internationales du Monde Diplomatique présents dans les Balkans (Albanie, Bulgarie, Grèce, Kosovo, Macédoine du Nord, Serbie, Turquie).
Echange animé par Anne Cécile Robert, directrice des éditions internationales du Monde Diplomatique.

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16h30 – Table ronde « Importance et fragilités des communautés juives dans les Balkans », avec
– Odette Varon Vassard pour « Des Sépharades aux juifs grecs »
– Nadège Ragaru pour « Et les juifs bulgares furent sauvés, une histoire des savoirs sur la Shoah en Bulgarie »
– François Azar et Gazmen Toska (Musée Juif de Berat, Albanie) pour « Les lumières de Sarajevo » de Moïse Abinun.

18h – Séance de dédicaces avec les auteurs présents

18h30 – Concert de clôture avec la chanteuse Gulay Hacer Toruk pour fêter les 10 ans du Salon

Sans oublier la remise du Prix du Salon !

Hajde est partenaire du Salon du Livre des Balkans et sera présent sur place

Rendez vous à l’INALCO
Vendredi 11 et samedi 12 février 2022
65 Rue des Grands Moulins
75013 Paris

Entrée gratuite

Pour plus d’informations : livredesbalkans@gmail.com, facebook

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Classé sous :General, Actus, Arts & Littérature Balisé avec :balkans, paris, salon du livre

août 19, 2017 by Jerome Cid

À l’occasion de notre venue au festival Routes dimanche 20 août, nous revenons sur les deux dernières années de crise des réfugiés en Serbie. Aujourd’hui, nous re-publions un article d’avril 2016, écrit par Jérôme Cid suite à l’un de ses voyages à Subotica, à la frontière Serbo-Hongroise.

Avril 2015, c’était il y a un an. Je me rappelle ce voyage de Belgrade à Subotica, la dernière ville avant la frontière hongroise. Le bus est plein. En plus des voyageurs habituels — majoritairement des étudiants serbes rentrant à la maison pour le weekend — un tiers des passagers vient de bien plus loin : Syrie, Irak, Afghanistan, etc. Il s’agit de réfugiés qui se dirigent vers la Hongrie après avoir voyagé depuis les côtes grecques via ce qui sera bientôt appelé la route des Balkans.

Une fois arrivés à Subotica, la majorité des réfugiés se dirige vers la file de taxis qui attend à proximité, et disparaît rapidement alors que les voitures s’effacent dans la nuit, en direction de la frontière.

Kelebija (sur la frontière même), le jour suivant : un sentiment de bout du monde. La zone est plate. Alors que je dépasse les dernières maisons du village, je suis entouré de moins en moins d’arbres, et de plus en plus de poussières et de ruines d’il y a plus de 100 ans, du temps où la frontière n’existait pas. À quelques centaines de mètre de la, un mirador Serbe surveille les environs depuis l’époque de la guerre froide.

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Mirador serbe sur la frontière Serbo-Hongroise, Kelebija, avril 2015

Tout à coup, j’entends un bruit : à 200m de moi, j’aperçois un groupe de six à huit réfugiés sur le point d’entrer en Hongrie, loin du poste frontière légal, J’observe le mirador, où je peux voir des policiers serbes : pas une seule réaction, et les réfugiés disparaissent rapidement dans la forêt hongroise. Ils sont désormais loin.

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Réfugiés s’apprêtant à passer la frontière serbo-hongroise à Kelebija, avril 2015

Avril 2016, je suis de retour à Subotica. Officiellement, la frontière hongroise est désormais fermée (depuis septembre 2015), et la route des Balkans est désormais close (depuis février 2016). Pourtant, le bus de 19h45 que je veux prendre depuis Belgrade est plein. J’arrive finalement à obtenir l’un des derniers billets pour le car suivant. Les passagers m’y sont familiers : à nouveau ces têtes brunes et fatiguées d’hommes, femmes et enfants qui ont parcouru des centaines, des milliers de kilomètres, et qui se rendent vers la Hongrie. Alors que nous arrivons à la gare routière de Subotica, les mêmes taxis sont ici pour les transporter vers la nuit, alors que d’autres réfugiés se dirigent vers le sud de la ville. Très rapidement, ils se transforment en ombres, et disparaissent.

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Réfugiés marchant à proximité de la gare routière de Subotica, mars 2016 (Photo prise depuis un téléphone, ce qui explique la mauvaise qualité)
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Réfugiés dans un bus entre Subotica et Horgoš, mars 2016

Kelebija, le jour suivant. Un an plus tard, l’atmosphère est la même : les arbres, les ruines et le sable sont toujours là. Cette fois-ci, par contre, le lieu est réellement devenu le bout du monde, en tout au moins le bout du chemin, vu que le gouvernement hongrois a désormais construit un mur pour empêcher les réfugiés de passer. Plus aucun policier du côté serbe, mais je m’aperçois que la police hongroise suit mes faits et gestes de l’autre côté de la clôture.

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La zone frontière (matérialisée par le poteau en bois et la borne frontière blanche) sur la frontière serbo-hongroise à Kelebija, avril 2015
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Le même endroit un an plus tard, avec une clôture en plus !

Un an plus tard, de Subotica à Subotica, le silence est de retour, Durant quelques mois, la crise des réfugiés a fait la une des journaux. Mais depuis, l’Europe a résolu le problème : les frontières sont closes, et les réfugiés sont désormais renvoyés en Turquie…

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La zone frontière vue depuis les dernières maisons de Kelebija, avril 2015
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La même zone un an plus tard, avec une clôture qui est apparue ! mars 2016

Et pourtant, les demandeurs d’asile sont toujours à proximité de la frontière. Ils essayent encore et encore de passer ce mur, et certains y arrivent. Les hongrois autorisent en effet un nombre très restreint à pénétrer leur territoire chaque jour, comme l’a observé Human Rights Watch. Les autres trouvent toujours un moyen de passer… illégalement.

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Réfugiés irakiens attendant à la gare routière de Subotica, mars 2016

Les frontières sont fermées, mais les gens passent. La route des Balkans est coupée, mais les gens la prennent. L’Europe a trouvé une solution, mais la situation n’a pas changé. Cette énergie, cette peur, cette haine contre les réfugiés, mais ils continuent de voyager. Derrière tout ça, l’illusion européenne s’écroule : aucune frontière ne stoppera la crise.

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Policiers hongrois m’observant depuis l’autre côté de la frontière serbo-hongroise à Kelebija, mars 2016

Classé sous :Serbie, Société Balisé avec :2016, 2017, balkans, cloture, Crise, crise des refugies, hongrie, kelebia, Kelebija, mur, Réfugiés, route, route des balkans

août 18, 2017 by Jerome Cid

Deux ans après le début de la crise des réfugiés, qu’en est-il ? Pour sa deuxième édition, le festival Routes, à Belgrade, va tenter d’apporter une réponse, tout en remettant sous les projecteurs une crise que beaucoup croient terminée.

festival routes blegrade 2017 refugies

Organisé cette année conjointement par Refugee Aid Serbia (une ONG fournissant aide et assistance aux réfugiés en Serbie) et le projet Odyssey (une ONG axant son travail sur la couverture médiatique de la crise), le festival aura lieu à Belgrade le dimanche 20 août, à partir de 12h, à Dorćol Platz.

La journée sera l’occasion de présenter les questions liées à la crise des réfugiés sous différents aspects, se succèderont ainsi la projection d’un documentaire (avec la participation de Vice Magazine), des expositions photos, des débats, mais aussi des démonstrations de chants et dances traditionnels des Balkans et du Moyen Orient. Notre correspondant pour la Serbie, Jérôme Cid, exposera d’ailleurs ses clichés et fera partie du panel de discussion sur la couverture médiatique de la crise des réfugiés.

Ce sera pour nous aussi l’occasion de revenir sur cette crise, ne manquez donc pas nos prochains articles.

Pour plus d’infos, rendez-vous sur la page du festival

Classé sous :Serbie, Actus, Société Balisé avec :2017, balkans, belgrade, Crise, crise des refugies, Exposition, Festival, Réfugiés, route, route des balkans

avril 27, 2017 by Jerome Cid

C’est officiel, Emmanuel Macron et Marine Le Pen sont les deux candidats qualifiés pour le second tour des élections présidentielles en France, avec respectivement 23,75% et 21,53% des suffrages. Pour la première fois, ni le Parti Socialiste, ni le parti des Républicains, les deux partis traditionnels français, n’ont passé l’épreuve du premier tour. « Résultat historique », « nouvelle preuve de la montée du populisme en Europe », « démonstration du ras-le-bol quant aux termes ‘gauche’ et ‘droite’ »… En France, les commentaires et les analyses de cette première étape de l’élection ne manquent pas. Mais qu’en disent nos pays d’Europe orientale, du Nord et des Balkans ? Faisons ensemble un tour des différentes réactions.

Lituanie

« Le futur de l’Europe dépend de l’élection présidentielle en France »

Pour Linas Linkevicius, le Ministre des Affaires Etrangères lituanien, une Europe forte et consolidée est ce dont la Lituanie a besoin, et tout va dépendre du choix que feront les français le 7 mai prochain. « Nous félicitons les finalistes et leur souhaitons bonne chance, en espérant que le peuple français fasse le bon choix, d’autant plus qu’ils ne font pas qu’élire un Président pour la France mais aussi un chef d’Etat essentiel pour toute l’Europe », a-t-il déclaré au lendemain du premier tour.

Linkevicius fait le lien entre les présidentielles françaises et les élections parlementaires de mars dernier aux Pays-Bas, rappelant que, pour lui, « ce n’est pas une grande victoire, au contraire, cela devrait nous calmer, on devrait y penser ».

Pour la Présidente lituanienne, Dalia Grybauskaitė, le résultat de cette élection importe peu. En effet, au contraire de Linas Linkevicius qui est plutôt inquiet, celle-ci a déclaré continuer a travailler conjointement avec la France, peu importe le candidat qui sera élu.

Charlyne Thiery

Roumanie

Etonnement et soulagement après la qualification de l’ « ovni » Macron

La campagne française et ses rebondissements ont été très suivis en Roumanie, et les résultats abondamment commentés. La presse roumaine a beaucoup insisté sur le contexte délétère dans lequel elle s’est déroulée, entre affaires judiciaires et menace terroriste, et sur l’eurosceptiscisme et le populisme supposés de Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon.

Les débats sur la place de la France en Europe et sur l’immigration qui ont monopolisé la campagne ont été observés avec inquiétude dans ce pays très europhile qui voit émigrer une importante partie de sa population vers l’Europe occidentale.

Le passage au second tour de Marine le Pen et d’Emmanuel Macron est qualifiée par les médias roumains de « duel des antisystèmes », et la probable victoire d’Emmanuel Macron les rassure : ils rappellent ainsi qu’il était le seul candidat principal à défendre sans ambiguité le projet européen. Il est souvent qualifié d’ « ovni politique », tant son jeune âge, son manque d’expérience politique et son projet « ni de droite ni de gauche » paraissent ici incongrus.

Par ailleurs, un intérêt particulier est accordé à la défaite de François Fillon. Un journaliste de la chaîne d’informations Digi24 fait ainsi une comparaison entre le candidat des Républicains et le chef du PSD (parti social démocrate) Liviu Dragnea : il souligne que tous deux se sont obstinés à atteindre le pouvoir malgré leurs déboires judiciaires et l’opposition de l’opinion publique, et que tous deux ont échoué. Selon lui, l’élection présidentielle française est une leçon que la Roumanie doit retenir ; alors que François Fillon est définitivement éliminé de la vie politique, ses alter ego roumains tiennent les rênes du pouvoir par manque de garde-fous judiciaires et politiques.

Ninnog Louis

Serbie

L’intégration européenne et la « perversion »

Une fois passée la surprise de ne pas voir les deux partis traditionnels accéder au second tour, les analystes se sont centrés sur la question de l’Europe, qui est probablement l’un des points centraux des débats et clivages politiques en Serbie. La plupart ont donc souligné le fossé qui existe entre les deux visions du futur de l’UE et de la place que doit y occuper la France. « Le choc de deux visions de l’Europe » titre ainsi Politika, qui présente les principaux points des deux programmes sur la question. D’autres journaux, par exemple le quotidien Danas, vont plus loin dans l’analyse, en se montrant pessimistes quant à l’avenir de l’Union : si Macron a de fortes chances de gagner le scrutin, le projet européen pourrait malgré tout être mis en danger par le mécontentement croissant de l’opinion publique concernée. Cette analyse est d’ailleurs en partie reprise par l’hebdomadaire Nedeljnik pour expliquer la montée du FN dans son article titré « Comment comprendre le phénomène Marine le Pen » : l’arrivée de l’extrême droite au second tour, commente le journal, provient en partie de l’échec de Bruxelles de protéger ses populations, du fait de politiques néolibérales.

Les tabloïds, eux, se sont intéressés à la situation d’un angle tout à fait différent, en s’intéressant à Brigitte Trogneux. Blic consacre ainsi un article entier à la différence d’âge entre le candidat et sa conjointe alors que Kurir établit des liens entre le fait que Brigitte et Emmanuel se sont rencontrés à Amiens et la visite surprise de Marine le Pen dans la ville. Enfin, le titre le plus incongru, et probablement le plus choquant, provient d’Informer, le journal le plus vendu en Serbie, connu pour sa ligne éditoriale pro-russe. Il s’attarde sur le couple Macron, qualifiant Brigitte Trogneux de « grand mère », prêtant à Emmanuel des relations homosexuelles, tout en parlant de la situation comme d’une « perversion ». Il est à noter que le journal est familier de ce genre d’attaques, et qu’il a violé le code d’éthique journalistique en moyenne 120 fois par mois en 2016, selon l’association serbe des journalistes indépendants…

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« Perversion, le futur président français : un gay marié à une mamie ?! » titre le tabloïd Serbe pro-russe Informer le 25 avril 2017

Jérôme Cid

Turquie

Le « centriste pro-européen » Macron contre la « leader anti-immigration » Le Pen

Voilà comment le Hürriyet Daily News définit le résultat du premier tour des élections présidentielles françaises. Pour TRT, média turc, la campagne pour le deuxième tour « a commencé dès lundi entre la dirigeante d’extrême droite anti-Europe et anti-mondialisation et l’ancien ministre de l’Economie pro-européen, novice en politique, jamais élu, sans parti ». « Macron, l’avocat de la liberté de circulation et du libre-échange » apparait dans les médias turcs comme un ovnis face à une Marine Le Pen dangereuse aux portes du pouvoir.


Ce résultat est, pour Hürriyet, un « choc pour les classes politiques traditionnelles ». « Ils [Macron et Le Pen] ont fait campagne comme des rebelles, transcendant la division gauche-droite ». Au coeur d’une France clairement divisée, le candidat d’En Marche ! apparait, depuis la Turquie, où la majorité des électeurs ont d’ailleurs voté pour lui (avec seulement 4% de voies données à la candidate du Front Nationale) comme le favoris. « Macron est clairement favoris pour devenir le plus jeune Président français » commente le Daily Sabah.

« L’élection française peut marquer un tournant décisif pour la France et l’Europe », rappelle Holger Schmieding de la banque Berenberg, cité par Hürriyet Daily News. Et au journal de rappeler que la présidente du FN suit les traces de son père, Jean-Marie, qui s’est lui aussi retrouvé au second tour des élections présidentielles en 2002. Quant aux autres candidats présents au premier tour, peu ou pas de mots à leur égard, si ce n’est quelques rappels quant aux scandales liés à François Fillon.

« Ce sera ‘les patriotes’ contre ‘les nationalistes’ » explique le Daily Sabah, qui continue en notant que premier tour a été vécu comme « une montagne russe » dans une France « déprimée » suite à une vague d’attentats, le dernier ayant eu lieu à quelques jours de l’élection.

Charlyne Thiery

Photo de couverture :

‘Affiches de campagne des deux finalistes de l’élection présidentielle française, Emmanuel Macron et Marine Le Pen‘ REUTERS / Eric Gaillard

Classé sous :Actus, General, Société Balisé avec :2017, balkans, Election Présidentielle, elections, elections presidentielles francaises, europe centrale, France, Lituanie, macron, presidentielles, presidentielles 2017, réactions, Roumanie, Serbie, Turquie

mars 29, 2017 by Jerome Cid

Hier, nous avons vu ensemble qui était Aleksandar Vucic, le grand favori des élections présidentielles en Serbie de 2017. Aujourd’hui, nous allons nous attarder sur les autres candidats et sur l’ambiance de la campagne.

Disposant d’une très nette majorité au parlement (48% des sièges, chose qui n’avait pas été vue en Serbie depuis la fin du communisme, y compris durant la période Miloševic), et d’une forte popularité, Vucic partait déjà avec une très nette longueur d’avance. La division de l’opposition, associée à une campagne violente dans les médias en sa faveur, va asseoir sa position de leader du scrutin.

L’opposition : des nationalistes radicaux, des pro-occidentaux divisés, et un humoriste

N’arrivant pas à se relever du séisme de la défaite de 2012, le Parti Démocratique (DS), qui incarnait jusqu’alors la principale force clairement pro-occidentale dans le pays, a échoué à se présenter comme une force d’opposition capable de rassembler. Au final, le DS ne propose même pas de candidat. Il apporte finalement son soutien à un candidat issu de la société civile, Saša Janković, ancien ombudsman (défenseur des droits) de la république de Serbie et supporté par 20 partis et mouvements (incluant Ne Coulons pas Belgrade, dont nous avions déjà parlé). En parallèle, l’ancien ministre des affaires étrangères de Serbie et ancien président de l’assemblée générale de l’ONU, lui-même ex-membre du DS, Vuk Jeremic, se présente, incarnant lui aussi une partie de l’opposition pro-occidentale.

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    Vuk Jeremic lors d’un meeting à Belgrade – Mars 2017 – Crédit photo : J.Cid
  • jankovic savamala meeting presidentielles serbie 2017
    Sasa jankovic lors d’un meeting à Belgrade – Mars 2017 – Crédit photo : J.Cid

Du côté des nationalistes radicaux, on assiste au retour de Vojislav Šešelj, le leader historique du SRS, détenu pendant plusieurs années à la Haye puis libéré en 2014. Il se présente sur la base de son programme, là aussi historique, prônant une rupture nette face à l’Union Européenne, et en faveur du développement de la grande Serbie.

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Vojislav Seselj donnant un discours à Vrsac en 2016 – Crédit : J.Cid

Un dernier candidat est venu cependant créer la surprise. Ljubiša Preletačević Beli : un humoriste ayant créé localement l’année dernière un parti satirique dans la banlieue de Belgrade, le SPN (Sarmu Probo nisi – tu n’as pas goûté les Sarma – une spécialité balkanique de chou farci). Ayant d’abord annoncé sa candidature sous forme de blague, il a finalement réussi à réunir suffisamment de parrainages pour se présenter. L’un des derniers sondages le créditerait de 11% des suffrages, le plaçant en tête de l’opposition.

On dénombre donc au total 11 candidats, les candidats restants n’étant pas crédités de plus de 5% des voix.

L’air délétère de la campagne

Malgré la très nette marge d’avance dont Vucic bénéficie depuis le début de la campagne, cette dernière se déroule dans un climat laissant peu de place à l’opposition.

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Répartition du temps d’audience sur les télévisions nationales serbes consacré aux candidats entre le 2 mars et le 22 mars 2017 – Données : CEM (Centar za Elektronske Medije i Komunikacije

Vucic dispose en effet d’une grande visibilité dans la presse. Il totalise par exemple plus d’heures d’apparition à la télévision que l’ensemble des autres candidats.

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Une du tabloid informer du 23/02/2017, reprenant en titre une interview avec Šešelj accusant Jankovic d’espionnage et de meurtre

Au-delà de ce temps de parole, le traitement des partis d’opposition par les médias se fait à leur défaveur. Les principaux journaux du pays, dont les propriétaires sont réputés proches du pouvoir, à l’instar du tabloïd Informer, ont en effet relayé de nombreuses accusations infondées. Il vont parfois même jusqu’à faire porter à Jankovic la responsabilité du suicide de l’un de ses amis en 1993, ou à affirmer que Vuk Jeremic était à la tête d’un réseau mafieux. Les accusations atteignirent leur paroxysme la semaine dernière, lorsque Milenko Jovanov, vice-président du SNS, a affirmé publiquement que Natasa Jeremic, la femme de Vuk, était à la tête du marché serbe de la drogue, affirmation finalement démentie par le Parti Progressiste.

Au-delà de cette situation médiatique, l’opposition est, elle aussi, paradoxalement impliquée dans la promotion de Vucic, la campagne tournant majoritairement autour de lui. Au final, la communication des candidats de l’opposition se limite essentiellement à la critique du bilan du premier ministre, à laquelle ce dernier répond en se présentant comme victime d’attaques de l’ensemble de la classe politique. L’expression « sam protiv svih » (seul contre tous) est devenue ainsi récurante lors de ses prises de parole. Certains rappels à l’ordre faits à l’opposition – comme par exemple celui du 25 mars de la commission électorale à l’encontre de Vuk Jeremic concernant l’utilisation non consentie de l’image de Vucic dans sa communication – viennent d’ailleurs confirmer le premier ministre dans sa rhétorique.

Opposition morcelée, part belle au SNS dans la campagne : face à une telle situation, rien ne semble donc s’opposer à la promotion du bilan de Vucic et de son projet. Que faut-il en retenir, et quels enjeux sont à prévoir au lendemain de cette élection présidentielle en Serbie ? 

Classé sous :Serbie, Actus, Société Balisé avec :2017, aleksandar vucic, balkans, campagne electorale, elections, elections presidentielles en serbie, jankovic, ljubisa prelatecevic beli, politique serbe, president serbe, presidentielles, Serbie, sns, vojislav seselj, vucic, vuk jeremic

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