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mars 27, 2017 by Jerome Cid

Rap dans les Balkans : la semaine dernière, le magazine de Canal+ l’Effet Papillon a diffusé un reportage sur une guéguerre qui oppose Noizy, un rappeur Albanais, et des rappeurs du label Babastars, originaires du Kosovo. Chez Hajde, nous nous sommes dit que ce reportage aurait pu être très intéressant : après tout cela concerne une région que nous connaissons bien, et le sujet touche la culture, ainsi que la géopolitique. Il n’en a finalement rien été.

Lorsque nous avons vu, pour la première fois la bande annonce du reportage, nous avons déjà commencé à avoir un peu peur du rendu final. Au vu du reportage entier, nos craintes se sont avérées fondées.


Dans les Balkans, la musique n’adoucit pas… by effetpapillon

Que retenir de ce documentaire ? Pas grand chose… À part qu’il y a des rappeurs qui se fightent !

La quinzaine de minutes du reportage a étalé l’opposition entre les deux artistes, sans aller bien plus loin. Quasiment rien sur les raisons derrière ce duel, notamment géopolitiques (la voix off se contente d’expliquer que les Albanais du Kosovo considèrent les Albanais d’Albanie comme culturellement arriérés), et quasiment rien sur les créations de Noizy et de Babastars, si ce n’est une très succincte analyse de moins de 5 secondes en début de reportage, les qualifiant d’assez classiques.

Au-delà du clash entre les deux rappeurs, le documentaire a essayé d’aller plus loin dans le “travail journalistique” en parlant des armes dans les Balkans, pour se ramasser monumentalement. Citons, par exemple, des jugements à l’emporte-pièce, comme par exemple “Quand on est en colère au Kosovo ou en Albanie, on sort les fusils”, ou encore la mention de statistiques très hasardeuses, comme celle indiquant que « l’Albanie est un des pays les plus violents au monde, avec un taux de mortalité par arme à feu supérieur aux Etats-Unis”.

Cette statistique, bien que mentionnée par d’autres médias il y a quelques années (comme The Independent ou BalkanInsight), est pourtant fausse, dans la mesure où la source primaire utilisée par les journaux en question indique des données totalement différentes (en l’occurrence les chiffres de l’Institute for Health Metrics and Evaluation), avec des taux de mortalité par arme à feu trois à quatre fois plus faibles en Albanie qu’aux Etats-Unis, ce qui vient confirmer le sérieux de l’enquête de l’Effet Papillon.

Pour résumer, quinze minutes pour dire qu’il y a des rappeurs en Albanie et au Kosovo qui s’opposent, sans approfondir, ça fait long… Rajoutons à ça quelques clichés, que ce soit sur la violence dans les Balkans, ou sur la thug life supposée des rappeurs, et nous obtenons un reportage sensationnaliste et très superficiel.

C’est pourtant dommage, parce qu’il y aurait pu avoir beaucoup de choses à aborder sur la situation :

Concernant le rap en Albanie, au Kosovo, et dans les Balkans en général, il y a beaucoup de choses à dire sur son statut, qui est arrivé dans la région beaucoup plus tardivement qu’ailleurs, et qui a réussi à s’y faire une place. D’ailleurs, Ledri Vula, rappeur kosovar et ancien du label Babastars a déjà enregistré un featuring avec un rappeur d’Albanie, mais ça personne n’en parle. Certaines stars dont on ne se doutait pas sont originaires d’Albanie, du Kosovo ou du reste des Balkans, et ça non plus, personne n’en parle.

Concernant la rivalité entre Kosovo et Albanie, là encore, l’Effet Papillon n’a fait qu’effleurer un thème, qui pourtant est central dans la situation, celui du paradoxe Albanie/Kosovo : un peuple majoritaire (les Albanais), deux pays, mais des cultures et des perceptions radicalement différentes de chaque côté de la frontière, qui créent la rivalité la plus inattendue dans la région.

Bref, chez Hajde, nous sommes restés sur notre faim. La prochaine fois que vous faites un reportage sur les Balkans, l’Effet Papillon, et tous les autres, pourriez-vous essayer de le faire plus sérieusement ?

Classé sous :Albanie, Kosovo, Musique, Musique Balisé avec :Albanie, canal +, canal plus, critique, Documentaire, effet papillon, Kosovo, Rap, rap albanais, rap kosovar, reportage

janvier 17, 2017 by Jerome Cid

Quelques jours après la tentative de Belgrade de faire rouler au Kosovo un train arborant le slogan « le Kosovo est la Serbie », revenons aujourd’hui sur cette affaire, sur son origine, et sur ce qui pourrait désormais arriver. Une occasion de revenir sur la situation au nord du Kosovo.

Rappel des évènements

Annoncé en grande pompe par le gouvernement serbe, le projet prévoyait, pour une période d’essai, de faire circuler un train (made in Russia) entre Belgrade et Mitrovica. Présenté comme étant une première depuis la guerre de 1999, ce train se devait être une réponse à un besoin des populations locales, et devait, pour l’évènement, arborer une livrée spéciale indiquant en gros “le Kosovo est la Serbie”. Le train n’a finalement pas pu entrer sur le territoire du Kosovo, ayant été bloqué par les autorités kosovares à la frontière.

Depuis, la situation reste relativement confuse, Pristina criant à la provocation, alors que Belgrade affirme que les forces kosovares auraient miné la voie ferrée, ce que le gouvernement du Kosovo réfute absolument. En parallèle, Belgrade accuse désormais Pristina de mettre en danger les populations serbes du Kosovo.

Le contexte : une situation tendue au nord du Kosovo

Pour comprendre un peu plus précisément la situation, revenons sur la situation du nord du Kosovo, et des chemins de fer sur le pays.

carte muette du nord du kosovo
Carte des municipalités du nord du Kosovo Source: NordNordWest/Wikimedia/Creative Commons

Alors que la majorité de la population au Kosovo est albanaise, le nord du Kosovo (principalement toute la zone se situant au nord de la rivière Ibar) est à très forte majorité serbe. Cette situation, dès la fin de la guerre, a rendu très compliquée, voire impossible, la mise en place d’institutions contrôlées par l’administration kosovare, d’abord sous contrôle de l’ONU, puis progressivement de plus en plus autonome, jusqu’à la déclaration d’indépendance du 17 février 2008.

Malgré le retrait des troupes serbes en 1999, les administrations serbes, sous contrôle de Belgrade ont continué à opérer dans cette partie nord du Kosovo. Des services publics comme la poste ou les télécoms, jusqu’à certaines administrations comme l’état-civil, des dizaines de « structures parallèles » se sont maintenues.

La problématique ligne du nord

Venons-en aux chemins de fer : le conflit ayant interrompu le trafic ferroviaire, celui-ci fût remis en place par les troupes de l’OTAN dès la fin de 1999, avant tout pour transporter des troupes et du matériel vers le Kosovo. La gestion fut très rapidement transférée aux autorités civiles, en l’occurrence la Mission Intérimaire des Nations Unies au Kosovo (MINUK), qui remirent en place une compagnie pour exploiter du trafic civil, à la fois passager et militaire, sur le territoire. Dans le cadre du retrait progressif de la communauté internationale, la compagnie fut finalement transférée aux autorités locales naissantes (en l’occurrence le gouvernement du Kosovo) en 2005.

french-troops-train-mitrovica-kosovo
Troupes françaises quittant Mitrovica en train, février 2010.
Photo : J. Cid

Parmi les services proposés par les chemins de fer du Kosovo, l’un d’entre eux acquit une mission de maintien de la paix. La principale ligne du territoire, en effet, le traverse du nord au sud, de la frontière avec la Macédoine jusqu’à la frontière avec la Serbie, en passant par bon nombre de villages à majorité serbe. Il fut donc mis en place dès 2002 un système de “trains de la liberté de mouvement”, parcourant cette ligne du sud au nord, permettant ainsi aux serbes de se déplacer plus facilement à travers le Kosovo, et même au-delà, étant donné qu’une correspondance était organisée à la frontière serbe avec un train se rendant jusqu’à Belgrade.

La gare de Mitrovica-Sud (en zone à majorité albanaise) en février 2010 Photo : J. Cid

La situation se détériora cependant en 2008. Suite à la déclaration d’indépendance du Kosovo, des manifestants serbes se rendirent au nord de Mitrovica et bloquèrent le trafic en provenance du sud de l’Ibar. Les chemins de fer du Kosovo furent contraints de suspendre le trafic. Dans les jours qui suivirent, les chemins de fer serbes mirent en place leur propre desserte au nord du Kosovo, de la frontière serbe jusqu’à la banlieue de Mitrovica (la gare de Zvečan, située à 1500m du centre de Mitrovica). Les nouveaux arrivants proposèrent d’abord une ligne directe vers Belgrade, qui fût finalement discrètement raccourcie en décembre 2009 à Kraljevo, probablement en raison du manque de fréquentation (bien qu’aucune raison officielle n’ait été donnée). La situation fut depuis lors stable, le seul évènement notable étant la construction d’une nouvelle gare pour Mitrovica dans le nord de la ville (contrôlé par les serbes), les quelques tentatives de négociations entre Pristina et Belgrade n’ayant pas abouti à ce sujet… jusqu’au train de janvier 2017.

Derrière l’incident, la symbolique

La symbolique derrière ce train est, bien entendu, assez importante, ce qui explique ce déchaînement de passion.

L’idée de faire rentrer au Kosovo un train avec une inscription comme “le Kosovo est la Serbie” peut-être aisément perçue comme une provocation pour Pristina. La manière dont Belgrade a annoncé la nouvelle puis géré ses retombées est là-aussi très symbolique.

Le train en provenance de Belgrade en gare de Zvecan en septembre 2009
Photo : J. Cid

Comme nous avons pu le voir, cette reprise de la desserte présentée comme une première depuis la guerre, relayée par la presse serbe, et par des médias étrangers (le Figaro par exemple, ou encore le Monde), n’en est pas une : le trafic dans le nord du Kosovo a été très vite rétabli après la guerre, et la liaison directe avec Belgrade a existé pendant deux ans. Relancer cette ligne, en soi, n’avait donc rien d’un scoop. Plus encore, les accusations faites par le gouvernement serbe depuis ne sont pas non plus anodines : dénoncer un minage des voies par les autorités de Priština/Prishtina fait référence directement à l’attentat de Podujevo en 2001, lorsque des nationalistes albanais ont fait exploser un bus serbe à l’aide d’une mine télécommandée en plein Kosovo.

Aucune preuve ne vient étayer l’accusation de Belgrade quant aux mines, mais elle permet à la Serbie de déterrer de vieux et douloureux souvenirs. Plus encore, la rhétorique adoptée par Belgrade depuis cet évènement n’est clairement pas en faveur d’une détente, le président Serbe, Tomislav Nikolić, ayant tenu des propos ouvertement belliqueux : “Si des serbes sont tués, nous n’enverrons pas seulement l’armée, nous y irons tous, moi le premier, ce ne serait pas ma première fois” (voir la déclaration ici, en serbe).

Ces propos sont toutefois à prendre avec du recul, tant la faisabilité d’une intervention serbe au Kosovo serait rendue compliquée par la présence de troupes de l’OTAN sur le territoire. Ils viennent toutefois se joindre à un regain de tensions entre Prishtina et Belgrade depuis deux ans, les négociations entre les deux gouvernements étant désormais au point mort.

Le train Belgrade Mitrovica en septembre 2009, dans le nord du Kosovo
Photo : J. Cid

Et maintenant, quelle suite ?

Et la réaction internationale, dans tout ça ? L’idée de Belgrade de faire circuler un tel message sur un train dans le nord du Kosovo, la zone la plus sensible d’Europe (hors espace post-soviétique) aurait dû provoquer (au minimum) quelques commentaires de la communauté internationale, très largement présente dans la region, notamment sur ses potentielles conséquences diplomatiques. Il n’en a rien été.

Belgrade, tout comme Pristina sont, au final, en train de gérer eux-mêmes la crise. Cela pourrait être un bon signe, celui d’une passation des pouvoirs après près de 20 ans de “tutelle” internationale. Force est de constater que cette transition est très loin de se faire calmement. Reste à voir maintenant quelle sera la suite des événements : la pression peut-elle désormais redescendre, ou bien l’escalade est-elle inéluctable ?

Classé sous :Kosovo, Actus, Société Balisé avec :belgrade, chemin de fer, Kosovo, mitrovica, nord, nord du kosovo, Serbie, tensions

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