Cette photo du concert de jeudi dernier sur la place de la République à Belgrade nous permet aujourd’hui de revenir sur la controverse “Beograd na Vodi” (Belgrade sur l’eau) à laquelle fait face le gouvernement serbe depuis désormais près de deux ans.
Initié en 2014, et formalisé en 2015, le projet, issu d’un partenariat entre l’Etat Serbe et la firme d’Abu Dhabi Eagle Hills, vise à redynamiser la zone située entre la gare de Belgrade et le parc des expositions, sur laquelle se dressaient jusque-là essentiellement des friches industrielles. 3,5 milliards d’euros d’investissements sont donc prévus, entre appartements, bureaux, hôtels et centre commerciaux de luxe, le tout surplombé par une tour de 210 mètres de haut.
Dès qu’il a été dévoilé, Beograd na Vodi a cependant suscité de vives polémiques, que ce soit sur l’absence de concertation avec la société civile, le manque de transparence du contrat, resté pendant longtemps secret, ou encore sur son impact urbanistique. Les critiques ont redoublé en avril 2016 suite à la destruction sans autorisation en pleine nuit de plusieurs bâtiments dans le quartier de Savamala, incluant un centre d’aide aux réfugiés, par des hommes encagoulés. La mairie de Belgrade a tout d’abord nié son implication, avant que le gouvernement serbe ne reconnaisse l’implication de la municipalité.
Les manifestations contre le projet, dirigées par l’association “ne Davimo Beograd” (ne coulons pas Belgrade), se succèdent donc depuis le mois de septembre 2015, avec plus ou moins de succès (des participations allant de 500 à 10 000 personnes en fonction des dates).
Le mouvement pourrait désormais prendre un nouvel élan suite à la décision ce mois-ci de “ne Davimo Beograd” de s’associer à d’autres associations issues de la société civile pour fonder un mouvement politique. Les analystes politiques, cependant, doutent des capacités de cette nouvelle alliance à pouvoir percer sur la scène locale. Affaire à suivre.
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