Jazzycolors 2018 – Cette année encore le FICEP (Forum des Instituts Culturels Etrangers de Paris) a su avec brio montrer toute la diversité du jazz européen (et même au delà) grâce aux 21 concerts programmés dans le cadre de la seixième édition du festival Jazzycolors tout au long du mois de novembre.
Hajde, partenaire média de Jazzycolors 2018, s’est ainsi baladé de pays en pays dans des salles toujours combles, afin de prendre le pouls de la scène jazz est européenne et vous a ramené quelques photos de ses coups de coeur.
Jazzycolors 2018 – Le parrain en ouverture
Jazzycolors a été lancé le 30 octobre au Centre Wallonie Bruxelles avec le parrain du festival, Bojan Z. Accompagné de Bastien Burger à la basse et de Pierre François Dufour à la batterie et au violoncelle électrique, le pianiste franco serbe nous a gâté avec un line up et des morceaux totalement inédits. On aura reconnu cependant des thèmes réarrangés pour l’occasion extraits de son album en piano solo “Soul Shelter” ainsi que de son récent album en duo avec le saxophoniste Julien Loureau. Bojan prendra même le micro à plusieurs reprises, notamment pour un très bel hommage au regretté Prince sur son tube planétaire “Sometimes It Snows in April”.
Ramona Horvath, une ambassadrice roumaine
Quelques jours plus tard on nous avait donné rendez vous dans la magnifique salle byzantine de l’Ambassade de Roumanie pour le concert de Ramona Horvath proposé par l’Institut Culturel Roumain. Pianiste de renommée internationale installée à Paris depuis de nombreuses années, elle a toujours eu à coeur de faire écho à ses racines roumaines dans ses compositions.
Malgré qu’elle s’en soit quelque peu éloigné dans son tout dernier album, Ramona Horvath et son trio nous ont ravis ce soir avec un répertoire varié faisant la part belle à la fois aux influences traditionnelles mais aussi à un jazz très “elingtonien” avec le trompettiste et chanteur américain Ronald Baker en guest. Le trio nous aura même gratifié de quelques extraits de son nouvel album fraîchement enregistré et qui sortira l’année prochaine.
La virtuosité estonienne
Le 14 novembre, c’est l’Estonie qui nous a convié au Centre Culturel Irlandais pour nous faire découvrir un trio de jeunes virtuoses, Titoks. Ils nous ont régalé avec un set jazz manouche reprenant des morceaux du maître du genre, Django Rheinhart, mais aussi avec leurs propres compositions issues de leur premier album qu’ils ont défendu le temps d’une petite tournée française.
La puissance de l’accordéon
Le lendemain nous nous sommes dirigés vers le Centre Culturel Suisse pour applaudir un autre virtuose, mais de l’accordéon cette fois. Originaire de Bosnie mais installé en Suisse depuis son enfance, la venue de Mario Batkovic était annoncée comme l’un des temps forts de l’édition 2018. Seul sur scène, il impressionne par sa maîtrise de son instrument et nous a donné des frissons à l’écoute de ses mélodies.
Pas étonnant que Geoff Barrow, fondateur des célèbres Portishead, l’ait signé sur son label Invada Records. Parcourant les scènes du monde entier, Mario Batkovic multiplie aussi les collaborations avec des artistes de tous horizons. On le retrouve par exemple sur un morceau du dernier album de Božo Vrečo dont nous vous avons parlé récemment.
Des bulgares aux Archives
La Bulgarie aussi était représentée cette année. Ce pays qui connaîtra sa première capitale européenne de la culture en 2019 (Plovdiv) a hérité d’un bel écrin pour mettre en lumière son talent national dans la programmation de Jazzycolors. En effet, c’est dans l’une des salles du Musée des Archives Nationales que le pianiste Antoni Donchev est venu présenter son nouveau projet, 3UP. Accompagné d’un trompettiste et d’un chanteur, le trio nous a livré des compositions magnifiques, très poétiques et lyriques, sur fond de boucles électro bien senties.
Une clôture hongro-polonaise
Le 30 novembre aura marqué la clôture du festival à l’Institut Hongrois. Ce soir là ce sont les polonais qui y sont à l’honneur, puisque l’Institut Culturel Polonais a invité le pianiste Witold Janiak. Avec son trio il a réarrangé des mélodies folkloriques polonaises dans des versions jazz de haute volée et d’un grand lyrisme. Un jazz à la fois traditionnel et moderne salué par toute la salle avec une véritable ovation pour le trio.
Une soirée en présence, forcément, du parrain Bojan Z. La boucle est bouclée.
Toutes les photos des soirées sont à découvrir sur ce lien.
Nous tenons à remercier officiellement Vladimir Marinkovic et Bérénice Dziejak, coordinateurs du Ficep, pour leur confiance et leur gentillesse, ainsi que tous les centres culturels pour l’accueil qui nous a été réservé lors des soirées.
Et un clin d’oeil amusé à nos collègues photographes Eric Baledent et Cyrille Clément qui, à nos côtés, ont su mettre l’ambiance avant l’entrée du public, rendant ces soirées si formidables !
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