En cette période de confinement les français n’ont jamais autant regardé leurs écrans… Après la Turquie, nous vous proposons un voyage en terres russes à la découverte du destin tragique du dernier Tsar de l’Empire Russe, Nicolas II, à travers la série américaine “Les Derniers Tsars”.
Ce n’est pas une nouveauté puisqu’apparue sur la plateforme Netflix en juillet 2019, mais c’est une bonne occasion de se plonger dans l’histoire de la mythique dynastie impériale des Romanov, qui a régné sur l’Empire Russe durant 300 ans.
La série américaine “Les Derniers Tsars” (The Last Czars) se concentre précisément sur le règne du dernier Tsar Romanov, Nicolas II, de son accession au pouvoir en 1894 à son assassinat en 1918. L’épopée familiale du dernier empereur Romanov nous est comptée à travers 6 épisodes d’environ 45 minutes chacun, durant lesquels se mêlent fiction, images d’archives et interventions de spécialistes.
Mais en parallèle la série nous raconte une page de l’histoire russe qui a longtemps fait polémique : Anastasia, l’une des filles de l’empereur, aurait-elle été miraculeusement sauvée du massacre de sa famille ? C’est son ancien précepteur, un français nommé Pierre Gillard, qui se rend à Berlin en 1925 pour tenter de percer son mystère : est-elle réellement Anastasia ou une usurpatrice ?
Les derniers Tsars : Un souverain face aux défis de son empire
Là où Nicolas II aurait pu être le chef de file du changement politique, il est passé à côté de son règne en restant dans la continuité de son père Alexandre III, c’est à dire en s’inscrivant dans une autocratie très conservatrice plutôt que dans des réformes pour faire évoluer la politique de son empire. Il finira par céder sous la pression du peuple et de ses ministres : il crée alors la Douma d’État de l’Empire russe, une assemblée populaire sans réel poids politique face à l’empereur et son gouvernement.
Père de 4 filles, il faut à tout prix un héritier. Le tsarevitch Alexei viendra au monde en 1904 mais le sort s’acharnera sur la famille car Alexei sera diagnostiqué hémophile. Une maladie que la famille impériale cherchera à cacher à tout prix. Devant les saignements de son fils, la tsarine fera intervenir un personnage étrange resté dans les mémoires, un certain Raspoutine, pour guérir son fils. Visionnaire pour certains, imposteur pour d’autres, Raspoutine s’immiscera de plus en plus dans la vie de la famille impériale, jusqu’à la mettre en danger. Raspoutine sera finalement assassiné par le Prince Youssoupov, prince par ailleurs fut enterré au cimetière russe de Saint Geneviève des Bois en région parisienne.
Mais la colère populaire monte dans l’Empire, les décisions de Nicolas II ne sont pas comprises par le peuple, et il commet plusieurs erreurs qui vont mener l’Empire à sa perte, notamment dans les batailles qui l’ont opposé au Japon ou à l’Allemagne durant la Première Guerre Mondiale. D’autant qu’un certain Lénine commence à faire parler de lui parmi les classes populaires.
Incapable de relever le pays, il est contraint d’abdiquer en mars 1917 face à la colère du peuple.
Une tragédie familiale
Après son abdication, Nicolas II et sa famille sont gardés en résidence surveillée, avant d’être transférés, en 1917, aux confins de l’empire dans la ville de Iekaterinbourg. Ils s’installent, sous surveillance permanente, dans la résidence Ipatiev, surnommée “la maison à usage spécial”. Il y passeront un an, avant d’être froidement abattus par les bolcheviks, puis brûlés et enterrés dans une forêt en marge de la ville en juillet 1918.
De cette tragédie naîtra vite une interrogation : Anastasia Romanov aurait elle miraculeusement survécu à ce massacre ? La découverte des corps des membres de la famille impériale en 1990, identifiés par les analyses ADN, laissera planer le doute puisque deux corps manquent. Ces doutes seront dissipés lors de la découverte des deux derniers corps en 2007, dont l’ADN confirme qu’il s’agit d’Anastasia et du tsarevitch Alexei. Si ces preuves sont jugées irréfutables pour certains, d’autres sont vent debout et dénoncent complots et mensonges d’Etat : le massacre de la famille Romanov continu donc encore aujourd’hui de susciter bien des débats.
La série est elle fidèle à la réalité ?
Alors oui, bien sûr la série comporte plusieurs incohérences et raccourcis historiques (le plus souvent imperceptibles pour les non spécialistes de la Russie) et des passages relevant certainement davantage de la fiction romancée que de la stricte réalité. Mais pointer les erreurs historiques – qui ont plutôt l’air de faire rire les russes – serait faire tort à une série qui se veut davantage un divertissement évoquant la vie du dernier empereur russe et de sa fin de vie qui a tant fait couler d’encre depuis plus d’un siècle.
Les familiers de l’histoire russe n’y trouveront pas leur compte, car résumer le règne complexe de Nicolas II en seulement 6 épisodes est un vrai défi, mais le quidam sera certainement ravi d’en apprendre un peu plus sur ce qui a conduit à l’un des moments les plus marquants de l’histoire européenne du 20è siècle, la Révolution Russe de 1917, dont la conséquence directe est la chute de l’Empire puis la création de l’URSS par Lénine.
Nous espérons que cela vous donnera envie d’en apprendre davantage sur l’épopée de l’incroyable dynastie des Romanov, une épopée de 300 ans faite de scandales, d’assassinats, de trahisons et de passions !
Rendez vous sur Netflix pour découvrir la série !
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.