La Pologne et ses féministes – C’est l’histoire d’un coup de cœur pour les initiatives féministes de Pologne. D’un récit de découvertes et de partages en ce beau pays. D’une sororité mesurée avec la Pologne et ses féministes.
« Quant à l’action, elle se passe en Pologne, c’est-à-dire nulle part […] »
Alfred Jarry, Ubu Roi
C’est l’histoire d’une rencontre féministe avec Nulle Part. Nulle Part est méconnue et oubliée. Nulle Part est historique et plurielle.
Sur les terres de Nulle Part, les féministes cultivent leur histoire.
Les débuts de cette rencontre
Tout commence en Bretagne, région de France où je décide un beau matin de m’évader. Je m’appelle Pauline et j’ai 22 ans.
Tranquillement, je traçais mon petit bout de chemin en étudiant la sociologie et la science politique dans la ville de Rennes. Mais il y a un an, je ressens le besoin d’échapper à ce quotidien ami avec la routine. Féministe depuis toute petite et alliée dans ces luttes, je suis en quête de sens et de réalité sur ce monde. Féminisme, qui es-tu ? L’une des plus belles façons de répondre à cette question était pour moi de partir à la rencontre de l’autre. J’imagine que le féminisme est une lutte émancipatrice pour toutes les femmes du monde.
Pour autant nous n’avons pas toutes les mêmes enjeux féministes, d’une société à l’autre, tout comme nos histoires sont différentes. Le féminisme est pluriel, au sens des « féminismes ». Les couleurs qui dessinent cette lutte sont diverses, partir à leur rencontre nous permet de comprendre le féminisme dans son ensemble. Ainsi, je concocte en mars 2018 un projet personnel « citoyen et solidaire » afin de voyager à la rencontre des féministes polonaises et de leur histoire. La Pologne et ses féministes m’attirent à Cracovie en octobre dernier.
Le cœur de cette rencontre
Depuis maintenant quatre mois, j’ai posé mes valises à Cracovie. Je me promène aussi dans d’autres villes polonaises pour y rencontrer les initiatives féministes. Ces initiatives, je les partage à ma juste mesure sur une partie du sol français grâce à mes écrits, des articles ou des récits de vie (portraits). Si nous prenons le temps d’écouter la Pologne et ses féministes, une histoire invisible attise notre curiosité.
Dans sa pièce de théâtre Ubu Roi, Alfred Jarry parle de la Pologne comme d’une contrée située « Nulle Part ». Des mots qui résonnent encore aujourd’hui. En effet, la Pologne reste pour une bonne partie de la France un pays dans l’ombre où sa méconnaissance fait la part belle aux stéréotypes. Nous ne regardons de la Pologne que la partie émergée de l’iceberg, flottant de nos jours dans les eaux politiques conservatrices et nationalistes. Je partage l’expérience des femmes polonaises ainsi que leur activisme dans l’espoir de mettre en lumière les initiatives de la société civile de Pologne. Puisque, bien que sa mémoire soit effacée, la Pologne a son unique récit féministe.
Une rencontre solidaire, à l’écoute de l’autre
Pour la Journée Internationale de lutte pour les Droits des Femmes, les femmes polonaises s’unissent. Dans les rues de Cracovie, les femmes marcheront sous la devise « Jedna za Wszystkie, Wszystkie za Jedna » (en français, « Une pour Toutes, Toutes pour Une »). Gage de solidarité, cette devise met en valeur le renforcement des liens d’une même troupe où l’unité transcende les corps qui ne forment plus qu’un. Ainsi, dans une lutte féministe traversant les frontières, que désigne la solidarité entre les femmes ? Nous devons nous unir et être solidaire puisque ensemble nous sommes plus fortes.
Pour autant, j’imagine qu’il faut rester sur ces gardes pour ne pas paraître intrusive les unes envers les autres. Nos féminismes s’assemblent mais restent uniques et singuliers. Nous devons nous efforcer d’avancer main dans la main sans blesser celle de l’autre. Dans cette rencontre avec la Pologne et ses féministes, c’est le leitmotiv qui rythme mon voyage en plus de ces mots « découvrir », « partager » et « apprendre ».
J’espère que cette histoire, celle d’une rencontre avec la Pologne, vous donnera envie de partir avec moi à la découverte des féministes polonaises au travers des prochains articles.
N.B : La réalisation de ce projet citoyen et solidaire, à la rencontre des féministes polonaises, fut soutenu moralement et financièrement par le CRIDEV (Centre Rennais d’Information pour le Développement et la Solidarité entre les Peuples), Jeunes à Travers le Monde et le CRIJ Bretagne (Centre Régional Information Jeunesse). Ces organismes existent pour donner un coup de pouce à la mobilité internationale et aux initiatives jeunes.
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