Galata – Avec 17 millions d’habitants, Istanbul est la plus grande métropole de Turquie et la sixième mégapole la plus peuplée au monde. De ce fait, chacun des quartiers qui la composent s’apparente lui-même à une réelle ville avec sa propre identité, sa culture, sa particularité. Aujourd’hui, Hajde vous propose de découvrir un à un ces quartiers qui rendent Istanbul unique en son genre et qui lui donnent charme et dynamisme.
En 1632, l’inventeur ottoman Hezarfen Ahmed Çelebi a sauté du haut de la Tour de Galata avec des ailes dans le dos, effectuant un vol d’environ trois kilomètres jusqu’à Üsküdar, de l’autre côté du Bosphore. Cet exemple illustre bien l’importance du quartier de Galata dans la ville d’Istanbul : central, il domine la ville. Partons ensemble à sa découverte.
Les origines d’un quartier mythique
Commençons par le commencement. Pourquoi le quartier de Galata s’appelle-t-il ainsi ? Si l’on a retrouvé, à l’emplacement même du quartier, des traces de vies humaines datant d’au moins cinq millénaires avant Jésus Christ, le quartier lui-même trouve ses origines au troisième siècle avant Jésus Christ, et porte son nom pour deux raisons.
Premièrement, le quartier porte le nom de Galata en raison d’une tribu gauloise, les Galates, qui s’y installèrent en l’an 279 av. JC. Ensuite, le nom donné au quartier vient aussi d’une de Turquie région nommée Galatie et citée dans la Bible.
A l’époque byzantine, Galata est un village de pêcheurs. Au fil du temps, le petit faubourg est devenu l’un des lieux les plus cosmopolites de la plus grande ville de Turquie, mais c’est au XIIIème siècle que Galata devient beaucoup plus important. Le quartier est alors une enclave génoise, territoire offert par l’Empire byzantin aux Génois pour assurer leur alliance. Ces derniers y construisent la tour du Christ, aujourd’hui tour de Galata, l’emblème du quartier.
Quand le chic rencontre le traditionnel
Entre le coeur historique du quartier qui s’est construit autour de la tour de Galata, et le côté chic et branché de Karaköy, Galata n’a rien pour décevoir. Les environs de la tour de Galata, aussi communément appelé Pera, son ancien nom, sont riches en découvertes culturelles en raison des fréquentations du quartier.
En effet, Galata a accueilli de nombreuses communautés différentes, juives, chrétiennes, russes ou même grecques, qui ont toutes laissé au quartier un peu de leur authenticité. Entre les vestiges génois, l’ancien monastère Saint-Benoît aujourd’hui transformé en lycée français, la banque ottomane, aujourd’hui musée, les différentes églises russes, les mosquées ou encore les synagogues… Galata est la définition même du cosmopolitisme, du mélange des cultures et des genres, la preuve vivante de la riche histoire de la ville.
Et puis, à quelques pas de ces vestiges et monuments témoignants du passé riche du quartier, se trouve l’un des endroits les plus vivants d’Istanbul. Karaköy, la partie de Galata en bordure du Bosphore, est l’une des régions les plus animées de la ville en raison de ses nombreux bars et restaurants.
Karaköy a la réputation d’être un quartier chic et underground à la fois. On y trouve des tables parmi les meilleures de la ville, et même temps une culture plus contestataire, beaucoup de street-art dont une oeuvre du fameux Banksy et plusieurs de Mr. Hure, artiste connu d’Istanbul, et j’en passe… L’été, le quartier réunit la jet-set turque dans ses nombreuses « street party », des soirées open-air organisées dans des rues fermées pour l’occasion.
Un quartier « à la disposition des touristes »
En raison de tout cela, Galata est un quartier qui vit essentiellement du tourisme. Karaköy ne comprend presque que des hôtels, restaurants, bars et commerces, très peu d’habitations. Il en est de même pour la partie historique de Galata, dans laquelle on trouve surtout des appartements destinés à la location. La principale rue qui mène à la tour de Galata est parsemée de boutiques de souvenirs et de petits cafés, de même que la tour de la Galata qui est elle-même entourée de restaurants et d’hôtels.
Si certains contestent le fait que le quartier soit « uniquement destiné aux touristes », il suffit de se promener dans les rues de Galata pour comprendre que le quartier a une âme. Les rues centenaires témoignent de la lourde histoire des lieux, et les bars branchés, contrastant avec le patrimoine historique et culturel, amènent une atmosphère chaleureuse et dynamique. Preuve que le quartier vit malgré les épisodes douloureux que la Turquie a récemment traversé.
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