Eminönü – Avec 17 millions d’habitants, Istanbul est la plus grande métropole de Turquie et la sixième mégapole la plus peuplée au monde. De ce fait, chacun des quartiers qui la composent s’apparente lui-même à une réelle ville avec sa propre identité, sa culture, sa particularité. Aujourd’hui, Hajde vous propose de découvrir un à un ces quartiers qui rendent Istanbul unique en son genre et qui lui donnent charme et dynamisme.
C’est sur la rive européenne que nous commençons notre visite avec le quartier emblématique de la ville ottomane, celui qu’on appelle de « la corne d’or », Eminönü.
Sur les traces d’une ville millénaire
Le quartier d’Eminönü est situé à l’endroit même où fût construite la ville mythique de Byzance, qui sera plus tard renommée Constantinople, puis Istanbul. Bâtie autour d’un port naturel et facilement défendable, et ainsi objet de toutes les convoitises.
Au fil des siècle, la ville, qui fût grecque, romaine, ottomane et désormais turque, s’est épanouie autour de son point central, le port de la Corne d’Or, et grâce à la diversité de ses habitants et visiteurs. Ainsi, ce que l’on connait aujourd’hui comme le quartier d’Eminönü est un joyaux de culture, de monuments tous plus impressionnants les uns que les autres qui témoigne d’un passé exceptionnellement riche et qui semble encore ancré dans le présent.
Car en effet, se promener dans les rues d’Eminönü revient à jongler entre passé et présent, entre modernité et authenticité. Il faut parfois dans certaines villes un petit effort pour s’imaginer ce à quoi elles pouvaient ressembler dans le passer. Dans Eminönü, cet effort est inutile, cela saute aux yeux. Tout semble intact, comme figé à l’époque des Sultans et des Pachas.
Le centre touristique d’Istanbul
Entre les rues étroites et les anciens ateliers d’artisans, les vieux « bazaar » d’épices et de bibelots, se dressent des monuments parmi les plus majestueux de l’ancienne capitale byzantine.
En effet, il existe plus d’une dizaine (et même plus !) de monuments à visiter dans le quartier. Tout d’abord, Eminönü regroupe quelques une des mosquées historiques d’Istanbul. La plus connue est très certainement celle qu’on appelle Mosquée Bleue (Sultanahmet Camii en turc) pour ses murs impressionnants de céramiques en camaïeux de bleu et a été construite sous le règne du sultan Ahmet Ier au XVIIè siècle.
La mosquée Süleymaniye, quant à elle, a été construite au XVIè siècle en l’honneur de Soliman le Magnifique, sultan sous l’Empire Ottoman. Il est aussi possible de visiter d’autres mosquées, moins connues mais toutes aussi imposantes, comme la « mosquée neuve » (Yeni Cami) sur la rive du Bosphore.
Adjacents à la Mosquée Bleue, le Palais de Topkapı ou encore l’ancienne église de Saint-Sophie, qui fait aujourd’hui office de musée, figurent parmi les monuments les plus visités de la ville. Le palais de Topkapı fût la résidence de plusieurs sultans ottomans et comportait plus de quatre cours, un harem et d’immenses jardins. Aujourd’hui, le palais, tout comme ses jardins somptueux, semblent intacts. Quant à la basilique Sainte-Sophie (Hagía Sophía), elle n’est aujourd’hui plus un lieu de culte mais un musée offert par Atatürk «pour l’humanité».
Enfin, le Grand Bazaar (Kapalıçarşı) est l’un des plus grands marchés couverts au monde, avec une soixantaine d’allées et plus de 6 000 vendeurs. Le complexe est d’ailleurs au final plus qu’un marché, puisqu’il abrite deux mosquées, un hammam, des fontaines et des dizaines de cafés et de restaurants. C’est un endroit important de commerce et d’échanges depuis le XVè siècle, et aujourd’hui, le bazaar compte plus de 200 000 visiteurs journaliers.
Fatih, « la petite Syrie »
Aujourd’hui Eminönü est situé dans le district de Fatih, qu’on appelle communément « la petite Syrie ». Paradoxalement, certains quartiers de Fatih ont la réputation d’être le berceau de l’extrémisme islamique à Istanbul, un lieu où est affiché un Islam beaucoup plus conservateur que dans d’autres districts plus cosmopolites de la ville, ce qui contraste avec le tourisme de masse qui attire dans Eminönü.
Le nom de « petite Syrie » du quartier vient du nombre important de Syriens qui y vivent depuis le début du conflit syrien. La Turquie accueille aujourd’hui plus de 2,5 millions de réfugiés syriens et à Istanbul, beaucoup d’entre eux ont choisi Fatih comme lieu de résidence. Pour cette raison, Fatih regroupe beaucoup de restaurants de spécialités syriennes, d’«écoles syriennes» dont le but est d’enseigner des matières en turc aux enfants syriens, c’est aussi le lieu qu’ont choisi plusieurs associations qui viennent en aide aux réfugiés syriens pour s’installer en raison de la proximité direct avec cette population.
Malgré ces différences marquées entre le quartier témoin de la présence Ottomane, coeur du tourisme d’Istanbul, et le reste de Fatih, plutôt conservateur et populaire, Eminönü reste l’un des quartiers préférés des touristes. Et si les attentats, récurrents en ce moment en Turquie (l’un deux avait eu lieu sur le parvis de la Mosquée Bleue, tuant des touristes allemands) peuvent dissuader certains étrangers de visiter la ville des sultans ottomans, la beauté des monuments présents à Eminönü ne bouge pas. La majeure partie sont d’ailleurs classés au Patrimoine Mondial de l’Unesco, ce qui est l’une des raisons qui font qu’Istanbul est une ville si attractive.
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