Ecologie à Istanbul, des automates sont mis en place pour permettre aux stambouliotes de recharger leur carte de métro en échanges de déchets plastiques ou en aluminium ! On vous explique tout…
Faisant face à un sérieux problème de santé publique, classifiée comme la seizième ville de plus de 14 millions d’habitants la plus polluée du monde selon l’OMS, la mégalopole turque se voit innovatrice en matière de recyclage. En effet, il est possible de recharger sa carte de métro à partir de bornes automatiques en échange de déchets ménagers tels que des bouteilles de plastique ou des cannettes en aluminium.
La mairie d’Istanbul, accompagnée par un partenariat public/privé avec l’entreprise d’urbanisme Isbak, a commencé la mise en place de ces bornes depuis mi-Octobre 2018. Ces automates récupèrent les déchets, les broient et en sélectionnent les composants pour ne garder que la matière recyclable. La gestion de la pollution d’Istanbul étant devenue un réel problème aussi bien pour ses habitants que pour son soft power, affichant une image de ville polluée, où l’on respire mal, rappelant les atmosphères lourdes de grosses villes industrielles chinoises ou indiennes.
Un intérêt sur le long terme
En plus de son objectif pragmatique, cette mesure s’inscrit dans un processus normatif encourageant les citoyens de la mégalopole à contribuer au bien-être de leur ville tout en gagnant un peu de monnaie sur leur IstanbulKart. Mevlut Uysal, le maire d’Istanbul, a annoncé que les meilleurs trieurs seraient récompensés, les machines enregistrant les plus gros contributeurs au recyclage afin de leur distribuer des tarifs préférentiels pour des places de théâtres ou d’autres évènements.
Selon le New-York Times, la mairie aurait comme objectif d’ajouter une centaine de points de rechargement (notamment proche des écoles et des universités) en plus des 25 lieux déjà existants. La localisation près des écoles permettant d’inculquer cette fibre écologique aux jeunes générations et aux futurs innovateurs.
Cependant, la gratuité annoncée des voyages reste relative, un ticket de métro coutant 2,60 Lires Turques, les 2 ou 3 Kurus (l’équivalent des pièces rouges Turques) délivrés selon la taille de la bouteille en plastique et les 9 Kurus pour une canette en aluminium pourraient sembler un peu maigre, un ticket de métro nécessiterait presque une trentaine de grandes bouteilles en plastique pour être complètement gratuit.
Malgré tout, cette initiative est sans nul doute novatrice et prometteuse en matière d’écologie et de participation citoyenne, et semble rappeler quelque peu l’initiative moscovite de 2015, des bornes équipées de capteurs offrant un ticket gratuit à quiconque faisait 30 air squat.
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