Découvrons ensemble la ville de Sainte-Geneviève des Bois, le petite Russie française.
Si l’église Saint Alexandre Nevsky située rue Darue et le non moins innovant projet de cathédrale orthodoxe Quai Branly constituent des représentations typiques pour les Parisiens de la culture russe au sein de la capitale, nombreux sont ceux à oublier que non loin de la Ville Lumière se trouve un lieu unique en son genre où, perdu dans le temps, règne un mysticisme absolu.
Depuis Paris, toute une aventure
C’est après un court voyage via le RER C direction Dourdan que nous décidons de descendre à la gare de Sainte-Geneviève des Bois, ville moyenne de l’Essonne à moins de 30 minutes de Paris. Remontant les principales avenues jusqu’à longer le célèbre donjon dont la construction remonte au règne du roi Hugues Capet, nous finissons par entrapercevoir par de là la cime des arbres, le bulbe bleu azur de l’église de Notre-Dame-de-la-Dormition lieu de culte de la communauté russe locale.
Bouleversant par sa beauté et son calme ambiant, l’église russe de Sainte Geneviève des Bois et son cimetière sont le témoignage vivant de la longue histoire qui unie la ville essonnienne à toutes les Russies. Accueillant de par sa proximité géographique avec la capitale française et la première gare européenne de l’époque Juvisy, bon nombres de voyageurs en provenance de l’Est et de l’Empire, la ville devient rapidement avec les affres de la Révolution bolchévique de 1917 le lieu d’accueil d’un grand nombre de Russes blancs d’origine aristocratique.
Terre d’accueil des peuples de l’Est
Princesse francophile mais non moins attachée à sa patrie, Elena Kirilovna Orlova (1877-1957) se mit en tête d’édifier une maison de repos pour ses compatriotes exilés. Accompagnée de son amie Dorothy Paget dont la richesse tirée des courses hippiques lui permit de financer le projet, elle construisit puis inaugura en 1927 la Maison russe qui accueillit ses premiers occupants la même année. Incapables de rentrer en Russie pour s’y faire enterrer, tout en souhaitant de part la tradition orthodoxe de reposer en terre consacrée, la question d’un lieu d’inhumation se posa. Il fallut donc trouver une solution au plus vite.
Située non loin du premier cimetière communal, Elena joua de ses relations auprès du maire de l’époque et obtint un carré pour y faire enterrer les résidents de la Maison russe. Au fil des années, de nombreux Russes exilés choisirent de terminer leurs jours à Sainte Geneviève des Bois, le carré s’agrandissant petit à petit. Afin de procéder et de faciliter l’ensemble des rites liés à la religion orthodoxe russe, la première pierre d’une église fut posée le 9 avril 1938 pour y être finalement consacrée un an plus tard le 14 octobre 1939.
Inspirée du style novgorodien des années 1500, Notre-Dame-de-la-Dormition se distingue par un plan carré, encadré de deux chapelles aux murs blancs. Peint de vert censé évoquer la terre, le toit est surmonté d’un clocher en bulbe bleu. A côté de ceci, six cloches résonnent, portées par un campanile rectangulaire
Lieu poétique symbole romantique d’une Russie profonde et spirituelle, le cimetière russe et son église sont des trésors pour tous les grands amoureux de la culture et de l’histoire russe. Restés à la marge des grands monuments russes en France, ils n’attendent plus que vous pour vous livrer tous leurs secrets…
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