Une vieille dame d’Orient – Si je vous dis « Turquie », qui de vous ne me répondra pas du tac au tac « Istanbul » ? Istanbul, autrefois appelée Constantinople, fût un carrefour mondial, aussi bien commercial que culturel et politique.
De nombreux artistes ont été inspirés par cette ville, comme Victor Hugo. De même de grands dirigeants d’antan, comme Napoléon, manifestaient un respect profond à cette ville, ce dernier déclara d’ailleurs « si la Terre était une nation, Istanbul en serait la capitale ».
Istanbul capitale culturelle : une ville à mille à l’heure !
Aujourd’hui encore, Istanbul reste la façade de la Turquie, la ville la plus visitée du pays. Cependant, réduire la Turquie à Istanbul ne serait pas pertinent. Entre la mégapole d’Istanbul et certaines autres villes, il existe parfois un fossé tel qu’on a l’impression de changer de pays, où même de faire des bons dans le temps.
La Turquie n’est pas un pays simple à saisir, que ce soit culturellement ou politiquement, il serait donc faux de croire qu’Istanbul représente la Turquie. La capitale culturelle qu’est Istanbul, d’ailleurs trop souvent prise pour la capitale du pays par les étrangers, pourrait à elle seule former un « pays » tant elle se différencie du reste du pays. Ainsi la Turquie d’aujourd’hui est aussi complexe à saisir que son histoire.
Istanbul, la ville la plus peuplée du pays avec plus de 14 millions d’habitants est aussi la ville la plus dynamique. C’est une ville où tout va à mille à l’heure, Istanbul ne dort jamais : la vie stambouliote est rythmée par sa circulation incessante, la diversité de ses évènements culturels, ses centaines de boîtes de nuits, salles de concerts, scènes ouvertes et festivals de musiques notamment au bord de la mer noire, mais aussi ses festivals de cinéma et ses multiples musées historiques et contemporains.
Non, il est impossible de s’ennuyer à Istanbul, chacun trouvera un événement culturel à son goût et de quoi se divertir nuit et jour. Istanbul est aussi une ville extrêmement riche d’un point de vu historique.
Une visite complète de la ville et de son histoire n’est certainement pas envisageable en une semaine mais les touristes seront frappés de la majesté de la Mosquée Bleue, ou encore du mélange des religions et de leur cohabitation dans la mosquée de Sainte Sophie, cette dernière que vous trouverez peut-être moins frappante par son esthétisme que par le message qu’elle véhicule, dû à son histoire.
En tant que touristes vous explorerez avec attention et en priorité le vieux Istanbul de la Corne d’Or, mais en tant qu’expatriés, vous apprécierez d’avantage les quartiers très dynamiques et jeunes tels que Beşiktaş, Beyoğlu et Nişantaşı sur la rive européenne, et le quartier de Kadıköy sur la rive asiatique. Vous comprendrez pourquoi la ville est si peuplée et notamment par une population jeune, étant donné qu’Istanbul est le centre névralgique du pays d’un point de vue économique, et pourquoi tous les grands sièges sociaux d’entreprises et toutes les opportunités de travail et de carrières se trouvent en très grande majorité dans cette ville en perpétuelle effervescence.
Cependant croire et affirmer qu’Istanbul soit représentative de la Turquie est faux, on pourrait même dire qu’il y a Istanbul et le reste de la Turquie, faire une distinction presque nette entre les deux.
La Cappadoce au cœur de la Turquie : un lieu d’une grande singularité …
Si vous en avez l’occasion et le temps, surtout n’hésitez pas à vous aventurer hors d’Istanbul. Ne vous inquiétez pas la surprise sera, là aussi, au rendez-vous. Un premier lieu dont la beauté vous laissera sûrement pantois est la région de la Cappadoce, au centre de l’Anatolie.
Sa topographie presque d’un autre monde est époustouflante. Vous arriverez dans une région plutôt pelée, avec des reliefs relativement bas et dénudés de toutes végétations. Vous ne vous ennuierez pas, c’est une certitude, vous découvrirez l’histoire étonnante de la région ainsi que les merveilles de la nature.
Une randonnée en fin d’après-midi dans la Red Valley est incontournable, vous serez agréablement surpris au moment du coucher du soleil par la roche qui devient multicolore. Vous pourrez aussi visiter le musée à ciel ouvert, la ville souterraine de Derinkuyu dans le district de Nevsehir, construite pendant l’époque phrygienne et qui servit de refuge aux populations chrétiennes persécutées sous l’Empire Romain.
De même, vous pourrez profiter de la beauté de la région en faisant un tour en montgolfière. Cette région de Cappadoce est vraiment une région atypique et très agréable à visiter en automne.
Pamukkale : un cadeau de la nature !
Une autre ville se démarque par sa topographie atypique : comme un mirage sur terre, la ville de Pamukkale vous surprendra. Cette ville signifiant « château de coton » se trouve dans la région de Denizli à l’ouest du pays.
17 sources d’eau chaudes coulant en cascades ont modelé de façon somptueuse la montagne la recouvrant d’un blanc pur et aveuglant par grand soleil. La montagne est ainsi creusée en différents paliers, formant des piscines naturelles d’eau chaude.
Ce blanc intense est le résultat d’un phénomène géologique simple : l’eau des sources, composée en très grande partie de sels minéraux et de carbonate de calcium, forme au contact de l’air un précipité de carbonate de calcium qui, par la suite, durcie sur la roche et la recouvre d’un blanc somptueux au très grand plaisir de nos yeux.
Vous découvrirez derrière ce cadeau de la nature le site antique de Hiérapolis, tout aussi intéressant et agréable à découvrir.
Kars : le récit d’une crispation politique vieille de plus de 100 ans
Pour continuer la découverte des villes les plus atypiques par leur topographie et leur histoire, vous vous aventurerez à Ani, au cœur de la province de Kars, dans l’extrême nord est du pays, à la frontière Arménienne. Vous arriverez dans une région étonnamment pelée, pas un seul arbre ou bosquet à l’horizon, et très verte en été.
De plus, vous serez frappé par le silence profond et ininterrompu de la ville, étant donné sa faible population et l’absence d’activités économiques autres que l’agriculture. La région est pauvre, on est à mille lieux d’Istanbul et de son dynamisme, on fait un bon dans le temps incroyable, reculant de plusieurs décennies. La région de Kars semble avoir été bel et bien oubliée par les différents plans de développements économiques des années 2000 en Turquie.
Vous arriverez dans dans une région pauvre et pieuse, mais l’accueil réservé par les habitants n’y sera pas pour autant moins chaleureux que dans les autres villes du pays. Maîtriser le turc vous sera peu utile, l’accent fort de la région et leur dialecte mélangeant le kurde et le turc vous surprendra, priez donc pour vous faire comprendre en anglais !
Cependant, le site est un bijoux historique et architectural, Ani étant l’ancienne capitale de l’Arménie de 916. Elle était surnommée « la ville aux milles et unes églises » et se trouvait sur une voie commerciale, ce qui lui a permis sa prospérité.
Vous découvrirez des bâtiments et des ruines, joyaux de l’architecture arménienne, en briques couleur ocre. Vous errerez au sein de ce site archéologique, de ruines en ruines, dans un silence reposant où les touristes ne sont pas légion, et vous vous imaginerez comment la ville, il y a des millénaires, bouillonnait par son activité.
Vous serez saisi par la symbolique d’Ani, qui, alors qu’ancienne capitale d’Arménie, est aujourd’hui en territoire turc. L’histoire fait ici un pied-de-nez à deux peuples déchirés par un événement historique apparu au cours de la Chute de l’Empire ottoman, que les arméniens et le reste de la communauté internationale nomment le « Génocide arménien » et qui, cause du déchirement, est une terminologie encore niée par le gouvernement turc aujourd’hui.
La Turquie a donc en son sein une ville d’une symbolique extrême pour l’Arménie, pays avec lequel les relations n’arrivent pas à se réchauffer. Au delà de la symbolique historique, vous admirerez cette frontière entre les deux pays, matérialisée par une profonde faille géologique, dont le fond est rythmé par le courant rapide des eaux de l’Arpaçay, un lieu qui cristallise à lui seul, par son silence profond, les tensions et l’inamicalité qui règnent entre ces pays frontaliers.
De la mer Égée à la mer Méditerranée : « Beauté, luxe, calme et volupté »
En été cependant, pour plus de tourisme balnéaire et pour assouvir votre volonté de vous faire bronzer dans des cadres somptueux, vous partagerez votre séjour entre les différentes stations balnéaires des côtes turques. Izmir, sur les côtes de la Mer Égée, est une ville portuaire avant tout balnéaire, où le soleil brille toute l’année.
Vous pourrez visiter très rapidement le centre historique, qui n’est pas si spectaculaire que ça, puis vous profiterez des plages à perte de vue. Et tant que vous êtes dans la région, vous irez faire un crochet dans a ville d’Éphèse. Il serait dommage de passer à côté de ce site qui fait partie des plus anciennes cités grecques au monde dans cette région d’Asie mineure.
Vous pourrez, à votre plus grande joie, admirer les ruines de la quatrième merveille du monde, le Temple d’Artémis, de même le théâtre antique qui vous coupera le souffle.
Vous continuerez votre route vers Bodrum, petit port balnéaire de la Côte Égée. Puis tout au sud du pays vous vous promènerez dans la très belle ville balnéaire d’Antalya, dont le cadre naturel et historique est très agréable. Vous poursuivrez votre périple, en longeant la côte, cap à l’ouest en faisant étape à Kaş puis Ölüdeniz et Fethiyet. Ainsi vous serez ébahis par la beauté de la nature et des différents monuments historiques.
Rien ne vaut, pour admirer avec sérénité le cadeau que la nature nous a fait, un baptême en parapente, errant dans les courants d’air chauds d’un été pointant son nez, au crépuscule d’un soleil orange vif.
Vous l’aurez compris, la Turquie est plurielle en son sein, singulière par son charme et son histoire, une fois explorée, comprise et vécue. De cette grande dame d ‘Orient vous serez amoureux, de vous en détacher vous ne voudrez pas, une partie de votre âme y restera pour toujours.
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